Un matin sur la ligne 13

Un trajet à plusieurs ambiances sur la ligne parisienne la plus anxiogène

Vendredi 30 septembre, 7h33 sur la ligne 13 parisienne. Une trentaine de personnes sont dans la rame. La petite fenêtre ouverte laisse s’échapper quelques brises de vents furtives. Trois femmes discutent en anglais près des portes. L’une d’elle tient dans sa main un pain au chocolat encore chaud dont l’odeur commence à se répandre dans le wagon. Une autre se gratte frénétiquement le bras gauche en souriant. Assis sur un fauteuil vert, un homme d’une quarantaine d’années écoute de la musique classique dans ses écouteurs filaires. Sa musique s’entend comme un écho au loin. La petite fille à sa droite envoie des messages sur son téléphone et lui jette régulièrement des coups d’œil énervés.

Le désagréable trajet

À 7h40, le bruit des roues crissant sur les rails devient soudainement plus fort. Une femme grimace en plaçant ses mains sur ses oreilles. Ses ongles sont vernis d’une couleur foncée et elle porte une bague en argent à l’annulaire. La voix de la RATP retentit : “Place de Clichy”. Le silence prit place une trentaine de secondes avant un second “Place de Clichy” signalé par l’annonce sonore. Douze personnes descendent. Un homme brun hausse le ton. Il répète : “Excusez-moi” trois fois avant de descendre en jouant des coudes entre les sacs à main et les personnes appuyées contre la barre centrale. Une fois les portes fermées, une vague de chaleur se fait sentir et une femme portant des bottines à talons marrons ainsi qu’une veste en laine rose essuie son front avec sa manche. 

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