La station de métro Barbès-Rochechouart se trouve à la jonction entre les 18ème, 10ème et 9ème arrondissements de Paris. Aux pieds de ses marches, le passage est continu : agents de police, marabouts, travailleurs, revendeurs ou adolescents.

Vue de haut, la sortie de la station de métro Barbès Rochechouart est un écosystème à part entière. Il est 13h20. Au pied des escaliers de la station de métro Barbès Rochechouart, le kiosque à journaux est fermé. Quelques mètres plus loin, un passage piéton accueille les va-et-vient des vendeurs de cigarettes à la volée. Au cœur de la foule passante, des billets sont discrètement échangés contre des paquets de Marlboro. Ce trafic, à la vue de tous, est le quotidien des habitants de ce quartier plein de vie et d’agitation :

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En retrait de l’amas de personnes, un homme d’une cinquantaine d’années se tient debout. Il porte un qamis bleu vif recouvert de dorures. Au cœur de sa main se loge une pile de prospectus qu’il tente de refourguer. Même si chaque piéton passe devant lui sans un regard, il ne semble pas découragé.

La femme en quête de « Marlboro Bled »

Soudain, une scène assez comique se produit. Une dame très apprêtée descend les marches du métro. Sac de marque à la main et mocassins aux pieds, elle ne se fond pas dans la masse. Elle se dirige aussitôt vers un jeune homme qui porte une casquette kaki et des lunettes de soleil ; il pleut. Après qu’ils ont échangé quelques mots, le petit vendeur lui tend une cartouche de cigarettes. Tandis que la dame s’apprête à saisir son dû, son interlocuteur se fait pousser. Il s’enfuit quelques mètres plus loin. Vite rejoint par la bourgeoise déstabilisée, l’échange se conclut.  

Sous le métro extérieur, la vie poursuit son cours. Pendant qu’un groupe de revendeurs se fait fouiller par deux policiers habillés en civil, un homme en trottinette électrique se fraie un chemin. Sans peur, il zigzague entre les petits groupes agglutinés au pied des escaliers afin de rejoindre le passage piéton.