Des centaines de Français se sont retrouvés dans le centre de Madrid afin de regarder la finale de l’édition 2022 opposant la France à l’Argentine, s’achevant sur le sacre des partenaires de Léo Messi.

Le bar El hoyo del queque est un lieu référence pour la communauté française de Madrid, particulièrement des jeunes étudiant dans la capitale espagnole en échange universitaire. Ce point de rendez-vous avait déjà fait salle comble pour les deux matchs précédents de l’équipe de France, rien d’étonnant donc de voir la salle pleine à craquer pour ce dernier match près d’une heure avant le coup d’envoi. “J’ai pensé à réserver ma place ce matin pour mes amis et moi, et heureusement vu le monde qu’il y a” témoigne Raphaël, étudiant de Sciences Po Paris présent à Madrid pour le semestre. Face à l’affluence prévue, le bar avait effectivement opté pour un ticket d’entrée à 10 euros à payer en amont du match offrant deux consommations gratuites. 

À l’intérieur, une dizaine de télévisions ont été aménagées sur les deux étages de la salle afin de répondre à la demande. La tension se fait déjà fortement ressentir alors que le match débute dans près de 15 minutes mais les supporters l’extériorisent en entonnant quelques Marseillaise et autres chants de soutien.

Un début de match cauchemardesque

16h, début du match et les Bleus n’y sont pas. Deux buts de Messi sur penalty et Di Maria après un contre magistralement exécuté viennent doucher les espoirs de troisième étoile. À la mi-temps les constats sont clairs “On est claqué au sol, c’est la honte.. On peut déjà tous rentrer” constate Thibault, dépité, accompagné de son ami Karim, plus optimiste  “On fera pas pire en deuxième mi-temps, les “remontadas” sont de plus en plus fréquentes dans le foot”.

En seconde mi-temps, les changements tactiques de Didier Deschamps s’avèrent gagnants et la France recolle grâce à deux buts, coup sur coup, de leur joueur phare Kylian Mbappé. Effusion de joie et de cris dans la salle, Mbappé est acclamé de toute part, une Marseillaise naît naturellement de la force collective.

L’espoir renaît et les français s’en vont dans la rue à la fin du temps réglementaire afin de célébrer dans une ambiance bonne enfant.

Mais les deux équipes n’arrivant pas à se départager, les prolongations commencent et offrent à nouveau un duel d’anthologie entre les deux meilleurs du monde Léo Messi et Kylian Mbappé qui se répondent coup sur coup pour porter le score à 3-3 avant la redoutée et redoutable séance de tirs aux buts. “Je suis trop jeune pour vivre 2006” ironise Raphaël en référence à la dernière finale conclue aux tirs aux buts et perdue par la France face à l’Italie. 

L’histoire est malheureusement cyclique et les échecs de Kingsley Coman et d’Aurélien Tchouaméni face au redoutable gardien Argentin Emiliano Martinez offrent à Gonzalo Montiel le bonheur de libérer tout un pays sur le quatrième tir au but, score final 3-3 (4-2 après t.a.b), offrant un dénouement au bout du suspense pour ce match déjà considéré comme étant la plus grande finale de l’histoire.

Les Français, fiers de leur équipe, prennent rendez-vous pour 2026

Le silence est total dans la salle qui se vide petit à petit. Des pleurs se font entendre. Certains, sonnés, préfèrent s’asseoir pour se remettre des émotions qu’ils ont vécues. À la sortie du bar, Karim préfère relativiser “On vient d’assister au match du siècle, le match le plus fou que j’ai vu de ma vie.. On ne peut même pas en vouloir aux joueurs”. Thibault semble revenir sur ses propos de la mi-temps “Ils ont fait plus que sauver l’honneur.. malgré la défaite je suis tellement fier d’eux”. Alors qu’ils quittent les lieux, on aperçoit tout de même quelques sourires de supporters prenant rendez-vous avec l’avenir « On sera de retour dans quatre ans » peut-on entendre dans la foule qui s’éloigne en relativisant, probablement consciente qu’elle a assisté à un match gravé dans l’histoire.

19h, le bar est quasiment vide, dans la rue défilent déjà des Argentins célébrant le troisième sacre de leur pays, 36 ans après le dernier. Pour les Français, la troisième étoile ne sera pas pour cette année, mais qu’importe l’équipe de France les aura encore fait vibrer et nul doute que celle-ci n’attendra pas 36 ans pour offrir à nouveau ce sentiment d’euphorie à ses supporters, Kylian Mbappé s’y engage.

Mathias Ouriachi