Les français sont de plus en plus nombreux à opter pour des destinations ensoleillées. Les vols pour les destinations “moyen courrier” comme le Maroc, les Canaries, la Tunisie ou les îles Baléares ont augmenté de 33% en 2022 par rapport à 2020. Les Fournier et les Parisot, deux familles françaises, ont préféré mettre les pieds dans l’eau aux îles Baléares plutôt que sur les pistes pour les fêtes de fin d’année.

Aux Baléares, pas de neige, mais tout est fait pour ressentir une ambiance de fin d’année : les illuminations spectaculaires, les vitrines décorées, les marchés de Noël et les crèches contribuent à créer une ambiance chaleureuse et magique. Le 24 décembre, à 18h, les deux familles décident, poussées par Stéphanie et Sabine, les deux mères de famille toujours enthousiastes lorsqu’il s’agit de culture, de découvrir le chant de la Sibylle chanté depuis le Moyen-âge dans toutes les églises de Majorque lors de la veillée de Noël. Ce chant, inscrit par l’UNESCO sur la liste du patrimoine culturel immatériel depuis 2010, est traditionnellement interprété a cappella par l’enfant ayant la plus belle voix du village. Lors de la cérémonie, le prêtre récite des paroles en majorquin pendant que les 3 garçons, assis au troisième rang, bayent aux corneilles. Tout à coup, les portes du fond de l’église s’entrouvrent et laissent apparaître un enfant portant une tunique blanche et une épée face à son visage. Une odeur d’encens se dégage et on n’entend plus que cette voix douce qui résonne dans l’église et captive la foule. « Le chant de la Sybille donne des frissons car il est accompagné d’une sorte de mélodie de l’orgue qui semble venir d’outre-tombe, avec des paroles qui sont celles de l’apocalypse de Saint-Jean annonçant la fin du monde » témoigne Stéphanie.

A la sortie de la messe, la tradition est de déguster des pâtisseries locales: des ensaimadas et des cocas de patatas trempées dans une tasse de chocolat chaud. Installés dans une brasserie, les familles sont surprises par la texture épaisse du chocolat chaud qui ressemble fortement à de la Danette®.

Vers 20h, de retour à la maison, les adolescents s’occupent d’aller chercher du bois pour alimenter le feu pendant que les adultes préparent le repas. Une fois n’est pas coutume, c’est un cochon de lait entier rôti qui sort du four cette année et non un chapon ou une volaille… Lors du dîner, chacun s’échange un petit cadeau qu’il a su glissé dans sa valise cabine. Après des rires et des remerciements, il est temps d’aller rejoindre son lit pour être en pleine forme pour le lendemain.

Une baignade le 25 décembre ?

Le 25 au matin, Christophe et Antoine, les deux pères de famille, habillés en tenue de sport, s’occupent d’aller réveiller tout le monde. 20 minutes plus tard, les deux voitures démarrent en direction de la Platja de Coll. Chacun est excité à l’idée de se baigner en plein hiver. Une fois sur place, Manon, 16 ans, saute dans l’eau la tête la première et entraîne les autres à faire de même. « L’eau n’est pas très chaude mais il ne faut pas se poser de questions ! », s’exclame-t-elle. A 16h, heure espagnole, c’est l’heure du pique-nique : du bon jambon cru et du fromage local dans du pain. Pour les baléariens, c’est une saison à porter des manteaux, pas à se baigner. « Nous vivons ici donc nous allons souvent à la plage à Noël mais c’est la première fois qu’il fait aussi beau et chaud ! On le remarque par le nombre de touristes qui se baignent ! », s’exclame un couple de baléariens qui eux, rêvent de découvrir Noël sur les pistes !

Camille Fournier