Le jeudi 5 janvier au UGC des Halles a eu lieu l’avant-première du film « Les Rascals ». Jimmy Laporal-Trésor signe son premier long métrage qui sort en salle le 11 janvier 2023. Les rares spectateurs qui ont la chance de le voir plus tôt sont déjà installés, impatients de découvrir un film dépeint comme spectaculaire.
Dans les années 1980, Paris est la scène de combats entre des jeunes issus de quartiers populaires et des membres de groupes d’extrême droite. Alors que les Rascals, une bande d’amis aux origines mixtes et aux vestes bleues et jaunes reconnaissables, passent à tabac un skinhead, ils découvrent la brutalité du monde et des idées politiques radicales, quitte à en perdre la vie.
Dans la salle pleine, on comprend vite qu’il n’y a pas beaucoup de cinéphiles mais surtout les amis des acteurs et actrices venus là pour soutenir le film. Le brouhaha est joyeux bien que le sujet du film le soit moins. Le réalisateur prend le micro, se présente et explique que c’est sa jeunesse qu’il a racontée dans le film.
Rascals contre skinheads dans les années 1980

Pour la majorité des acteurs, c’est leur première apparition au grand écran. Au moment de monter sur scène ils prennent une grande inspiration, ils sont sans voix et ne parviennent qu’à balbutier « vous êtes beaucoup ». Ce qui revient de chacune des interventions c’est aussi : « merci Jimmy pour ta confiance », comme si le film était une histoire de liens entre les générations. C’est en effet la confiance du réalisateur qui leur a permis de jouer des rôles durs dans lesquels les convictions qu’ils ont peuvent être complètement contraires à celles qu’ils ressentent réellement.
A l’annonce de chacun des acteurs, une olé se fait entendre dans des coins de la salle. Les amis et les familles sont venus pour soutenir le projet d’un film à l’histoire raciste et violente.
Missoum Slimani, un des membres de la bande des Rascals à l’écran dit, en s’adressant à son réalisateur : « tu as créé une bande de potes aussi bien à l’écran que dans la vie, et pour ça merci ». Cette complicité est flagrante aux yeux des spectateurs alors qu’ils sont tous alignés sur scène mais est encore plus forte dans le film. Les Rascals représentent les groupes anti-racistes qui ont traqué les skinheads, des événements arrivés il y a peu et que grand nombre de français connaissent. Ce n’est pas un film d’histoire où les seuls survivants sont trop peu pour pouvoir le raconter, c’est un film d’histoire que l’équipe même du film a vécue.
Des personnages authentiques
La séance est finie, les spectateurs rejoignent les portes de sortie et prennent des photos avec les acteurs. Le réalisateur est le dernier à sortir. C’est son premier film et les applaudissements à la fin peuvent lui confirmer sa réussite. Dehors, sur l’esplanade des halles où les Parisiens sont encore à boire des bières en terrasse, les spectateurs sont bouleversés de ce qu’ils viennent de voir. Clarisse, une spectatrice, est secouée : « je n’en reviens pas que les policiers l’aient tué ».

Juliette Bricage
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