Emballer des paquets cadeaux en période de fêtes de fin d’année, Go To Togo, une association solidaire étudiante de l’université Paris Dauphine, s’y attèle chaque année, comme bien d’autres associations, dans un des magasins de l’entreprise King Jouet.

Le stand de l’association n’est pas visible à l’entrée de King Jouets. Il faut s’avancer et circuler entre des peluches et des jeux de société avant de l’apercevoir. Situés à côté des caisses, au fond du magasin, deux membres de l’association universitaire Go To Togo s’affairent autour des articles d’une cliente. Les coups de ciseaux et le bruit du déchirement de papier cadeaux viennent s’ajouter au climat bruyant de la boutique. C’est dans cette célèbre enseigne de jouets, au cœur de Paris, rue de Rivoli, que l’association solidaire s’occupe d’emballer les cadeaux des clients pendant les fêtes de fin d’année. Du 1^er novembre au 31 décembre, des membres de l’association doivent être présents tout au long de la journée, sur les horaires d’ouverture du magasin, de 10h à 19h30.

Ce vendredi 30 décembre, un client passe en caisse, et demande à la vendeuse s’il peut se faire emballer ses achats. « Il faudra voir cela avec l’association juste à droite ». C’est maintenant à Go To Togo de jouer. Emma commence à découper du papier et à faire ses emballages. Au même moment, Baptiste présente son association au client. « Nous sommes une association universitaire de Paris Dauphine depuis 2001. Notre but est de favoriser les conditions d’éducation dans les zones rurales du Togo. Nous avons financé la construction de huit collèges, des puits et des latrines, électrifié 23 bâtiments. Nous avons un partenariat avec une ONG togolaise basée à Lomé, la Mission des Jeunes. Si vous voulez nous soutenir et participer à ces projets, vous pouvez nous faire un don du montant que vous souhaitez. »

Une activité reposant sur la générosité des clients

Une fois les cadeaux emballés, et après quelques échanges entre Baptiste et le client, celui-ci demande comment il peut faire un don. « Vous avez le choix, vous pouvez le faire en espèces, par carte bleue, ou bien sur notre site internet » répond Emma. Il tend finalement un billet de 5 euros. «Si je peux soutenir des projets montés par des étudiants, c’est toujours avec plaisir !». La cliente suivante avoue se sentir un peu forcée : «Maintenant, ils ont même un lecteur de carte bancaire, nous n’avons plus trop de raisons valables de ne pas faire de don, ils sont malins !».

Selon Baptiste, « les gens sont plutôt généreux, ils ne donnent pas toujours beaucoup, mais ils ont quand même envie d’apporter leurs contributions ». Pour Emma, les clients font des dons « parce qu’ils se sentent un peu obligés ».

Les fonds récoltés grâce à l’emballage de cadeaux permettront de financer des projets de développement de l’éducation au Togo, qui sont votés annuellement par l’ensemble des membres de l’association. La présidente de cette année, Marion, explique que cette activité est leur principale source de financement, et que cela leur permet de récolter en moyenne 16 000 euros par an. « L’objectif de cette année était 20 000 euros, et nous y sommes presque arrivés, avec un montant total de 19 400 euros », témoigne Marion.

Pour réussir à obtenir un tel montant, les quarante membres actifs de Go To Togo se relayent pendant deux mois. Sur chaque créneau d’une heure et demie, deux membres minimum doivent être présents. Les weekends et les jours précédant Noël, ils sont jusqu’à quatre pour gérer la file d’attente devant leur stand.

Un équilibre entre les études et l’association ?

A 15h30, Jules et Camille arrivent pour remplacer Emma et Baptiste, qui pourront reprendre leurs révisions pour leurs partiels à venir dans une semaine. Pour Emma, allier les études au bénévolat apporte un bon équilibre, et lui permet de mieux s’organiser. Camille trouve cependant qu’en période d’examens, c’est plus compliqué de se dégager du temps pour venir au magasin. Quant à Jules, il met en avant les aspects positifs : « en venant ici, je m’aère l’esprit, et je trouve ça très concret. C’est important de se sentir utile pour une cause qui nous tient à cœur, dans le cadre des études, et même en général ! ».

Claire Mathieu