Alors que le secteur du livre est à son tour touché par l’inflation, les librairies demeurent le repère de lecteurs passionnés. « Même si j’essaie de ne plus acheter de livres, je n’y arrive pas ! » plaisante Miranda, une habituée des librairies. Illustration à la librairie Gibert Joseph de Paris.
En cet fin d’après-midi, la librairie Gibert Joseph du 6ème arrondissement de Paris ne désemplit pas. Cet espace sur plusieurs étages continue de séduire par la variété des ouvrages proposés. Science-fiction, Jeunesse, Thriller… Aucun genre littéraire n’est laissé de côté. Chaque catégorie a son propre rayon, voire son vendeur.
Malgré une musique entraînante, une ambiance calme règne dans les rayons. Rien ne semble perturber les lecteurs les plus aguerris, qui discutent tranquillement de leurs dernières lectures. En attendant leurs parents, certains enfants tentent de lire discrètement les bande-dessinées exposées en rayon.

Le prix des livres touché par l’inflation
Pourtant, avec une forte hausse du coût d’impression des livres fin 2022, les éditeurs ont été contraints de relever leurs tarifs. Le prix des livres aurait ainsi augmenté de 4 à 8% en un an.
Cela n’empêche pas certains lecteurs comme Solange de fréquenter les librairies. « Il y a une légère augmentation mais ce n’est pas rédhibitoire. Ça ne va pas nous empêcher d’acheter des livres », déclare cette mère de famille. « Les éditeurs et les maisons d’éditions doivent être payés. Il faut surtout encourager les bibliothèques ». Rejointe par son mari, elle tente de trouver une bande dessinée pour sa fille âgée de 4 ans. Les deux époux hésitent face au nombre de références proposées, tout en scrutant les étiquettes affichées au verso des ouvrages. Le choix paraît difficile, surtout pour ces parents habitués des petites librairies indépendantes.
Cette hausse des prix est perçue de la même manière par Miranda, qui quelques rayons plus loin hésite entre deux romances de Young Adult. Cette catégorie de livres peut atteindre des prix élevés, avec des ouvrages pouvant aller jusqu’à 25 euros. Pourtant, la jeune lectrice s’avoue peu impactée par l’inflation du prix des livres. « Il n’y a pas une grande différence de prix, à part pour les mangas. Puis dans les librairies, je ne fais pas trop attention au prix, surtout si le livre me plaît ». Elle se montre même plutôt optimiste sur l’avenir du livre. « Je sais très bien que les français vont continuer à en acheter». Pour autant, cette étudiante tente bien que mal de gérer son budget. « J’adore les livres reliés, mais c’est tellement cher que je ne peux pas me permettre d’en acheter souvent » regrette-t-elle.
Des alternatives moins coûteuses
Afin de pallier cette hausse des prix, un espace phare de la librairie Gibert Joseph reste celui dédié aux livres d’occasion. Il permet d’acheter et de revendre des livres à moindre coût. Des lecteurs se pressent dans ce modeste espace situé juste à côté de la librairie principale. Les habitués sont armés de nombreux sacs, prêts à se débarrasser des livres encombrant leur bibliothèque.
Les liseuses numériques peuvent également être une option. Mais c’est avant tout leur côté pratique qui est mis en avant, plutôt que leur prix. « Si je lis des livres de 1000 pages sans liseuse, j’ai mal au poignet » reconnaît Miranda. « En plus je n’ai plus trop de place dans ma bibliothèque ».
Emy Lesieur
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