Marnie Abbou : « Je trouvais que c’était dommage d’écrire des articles que personne ne lirait. Donc j’ai créé sixiemeset. »

Étudiante en deuxième année de licence Sciences des Organisations à l’Université Paris Dauphine en parcours journalisme, Marnie Abbou a lancé en août 2022 son média sportif, sixiemeset. Sur ce site web, elle publie des articles hebdomadaires sur l’actualité du tennis. Partagée entre des études exigeantes et sa passion, elle raconte son expérience. 

Pourquoi avez-vous créé sixiemeset ?

Je trouvais que c’était dommage d’écrire des articles que personne ne lirait. Donc j’ai créé sixiemeset. Vu que mon but est de devenir journaliste de sport, j’avais aussi une arrière pensée professionnelle. Avoir un média où je poste mes articles me semble être un avantage par rapport à d’autres étudiants qui font des études similaires.

Comment vous organisez vous pour concilier les études à Dauphine et la gestion de sixiemeset ?

Au départ, j’ai essayé de faire un planning très précis. J’avais prévu d’écrire un article par semaine et je réussis à tenir le rythme. L’article apparaît sur le site dimanche soir, à la fois en français et en anglais. Il est suivi d’un post Instagram le lendemain matin. J’avais également réalisé un planning de publications sur les réseaux sociaux. Je prévoyais notamment de poster trois stories Instagram par jour. Mais finalement ça prenait trop de temps et c’était peu efficace, donc j’ai abandonné. En moyenne, la gestion de sixiemeset me prend au moins 10 heures par semaine. Il faut compter deux heures d’écriture d’article, à peu près deux heures pour la communication sur les réseaux. Pour le visionnage de matchs, le temps varie car il n’y a pas de durée déterminée. A cause du décalage horaire, c’est compliqué de les regarder pendant la semaine avec les cours à côté.

En tant qu’étudiante qui gère un média, à quelles difficultés faites vous face ?

Tout d’abord, il est compliqué d’avoir un contenu varié. La plupart de mes articles sont des résumés de matchs parce que c’est tout ce que j’ai le temps de faire. Si j’étais plus libre, je pourrais faire des reportages et des interviews. J’aimerais consacrer plus de temps à sixiemeset.  Par exemple, quand un article marche bien, je veux en poster un autre dans la foulée pour voir si les lecteurs reviennent ou peut être en attirer d’autres. Mais je ne peux pas car j’ai examen de macro le lendemain. Donc, j’ai parfois la sensation de stagner est c’est frustrant.

Quels sont les moyens de promotion que vous mettez en œuvre ?

Selon les statistiques, les lecteurs viennent beaucoup d’Instagram, donc je fais un post par semaine dessus. En ce moment, je fais aussi pas mal de Réels car ils circulent dans le feed des utilisateurs qui ne sont pas abonnés au compte. Pour la même raison, je tiens aussi un compte TikTok. J’ai récemment créé un compte Twitter pour y reposter les articles. L’avantage de Twitter, c’est un peu comme TikTok et Instagram : le tweet peut devenir viral sans que les gens soient abonnés. J’ai également placardé des QR codes dans Dauphine mais ça ne marche pas trop. J’envisage de les mettre dans des endroits plus spécialisés dans le tennis, comme les clubs, pour attirer l’audience cible. Enfin, je publie des posts sur LinkedIn avec mon compte personnel : 200 personnes en plus qui verront passer le message, c’est toujours ça de pris.

Comment vous viennent les idées d’articles à écrire ?

En début de semaine, je regarde les tournois et les tableaux ce qui me donne une idée de finale de rêve, c’est à dire le match le plus palpitant. Cela peut être un affrontement de jeunes joueurs ou de joueurs avec un style de jeu opposé. Mais mes prévisions se réalisent rarement car le tennis est un sport aléatoire. Donc souvent je décide de commenter la finale d’un tournoi peu importe les joueurs. Sinon, depuis novembre dernier, au moment de la pause entre les saisons, j’ai décidé de faire des articles plus généraux sur les enjeux de 2023 et les joueurs à suivre. Ils ont plutôt bien marché. Donc j’en fait de temps en temps, quand il n’y a pas de finale palpitante. C’est plus compliqué car il faut trouver un angle, alors que retracer un match, maintenant ça se fait facilement.

Vous assistez aux matchs derrière un écran. Est-ce que cela complique votre travail ?

Pour retracer un match, pas besoin d’être sur le terrain. C’est même plus pratique à faire en regardant la diffusion numérique. Sur le terrain, il faut tourner la tête de droite à gauche et les placements des joueurs sont moins visibles parce que les spectateurs sont sur le côté. Mais il y aussi des avantages. L’ambiance du match et les émotions des joueurs sont plus faciles à percevoir.

Quel conseil pouvez-vous donner à un.e étudiant.e qui hésite à lancer son média ?

Il faut être passionnée, sinon, vous n’allez pas tenir le rythme. Je peux regarder le tennis de 8h à 22h, je ne m’en lasse pas. Pourtant, le dimanche, quand je dois écrire l’article, j’ai parfois du mal à m’y mettre car je sais que je devrais plutôt travailler mes cours.

Propos recueillis par Zina Orlova

Autoportrait de Marnie Abbou

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