Etudiante de dix-neuf ans à l’université Paris-Dauphine, Emy Lesieur a entamé sa deuxième année de licence en tant que responsable du pôle communication de son association le Do’s Musical. Elle nous partage la manière dont son engagement associatif l’a guidé vers un choix d’orientation professionnel tout en l’épanouissant dans ses centres d’intérêts.

Pourquoi avez-vous intégré l’association Do’s Musical de Dauphine ?

J’adore les comédies musicales depuis mon plus jeune âge. J’ai commencé à m’intéresser à cet univers notamment après avoir vu deux vraies comédies musicales à Broadway intitulées Frozen et Waitress et qui m’ont laissée bouche bée. C’était vraiment mon rêve de participer à une comédie musicale sauf que je n’ai ni les capacités vocales ni celles de la danse. Et c’était très difficile de trouver des cours de comédie musicale à Marseille. Cependant, cet intérêt s’est accentué après mon entrée à Dauphine lorsque j’ai intégré le Do’s Musical qui m’a un peu montré « l’envers du décor », même si nous ne sommes pas des professionnels. C’est donc le projet ainsi que les membres de l’association qui m’ont poussée à la rejoindre.

Qu’est-ce qui vous fascine dans les comédies musicales ?

Il y a tellement de choses à dire. Les comédies musicales favorisent cette capacité à fantasmer et à idéaliser le réel. C’est d’autant plus frappant sur moi car je suis un peu dans la lune de manière générale et j’apprécie beaucoup créer des histoires. J’ai totalement conscience que c’est imaginaire mais j’affectionne cette manière d’embellir la réalité. Nombreux sont ceux qui ont des idées reçues sur la comédie musicale parce qu’ils se réfèrent trop à High School Musical, à une expérience un peu niaise et simplette. Mais en réalité c’est hyper sympa ! Je ressens le même enthousiasme lorsque j’écoute les musiques de film ou de spectacle :  c’est le pouvoir de m’immerger à nouveau dans une ambiance, de poursuivre l’expérience et d’imaginer mes propres histoires. Depuis que je suis petite, j’ai toujours adoré les films et les dessins animés avec des chansons et j’avais pour habitude de les réécouter pendant des heures après. Les représentations théâtrales et les chorégraphies me marquent aussi sur scène et j’ai beaucoup de respect pour les acteurs de la comédie musicale qui sont très polyvalents.

Vous êtes responsable du pôle communication de votre association. En quoi consiste votre rôle exactement ?

Je m’occupe de gérer toute l’organisation des publications en faisant des plans de communication sur le long terme. Je coordonne nos publications avec l’avis du bureau : en fonction de ce qu’il veut mettre en avant, de l’endroit stratégique où l’on peut afficher et du budget. Je monte également tous les contenus vidéos tels que les réels sur Instagram, le trailer et autres vidéos de promotion. Je suis chargée de réaliser les commandes pour les impressions des affiches ou des programmes. Cependant, en ce qui concerne des miniatures, les visuels et plein d’autres choses encore, je suis aidée voire remplacée par les autres membres du pôle.

Les responsabilités qu’imposent votre fonction au sein de l’association vous pèsent-elles ?

La communication est très importante dans mon association, surtout que nous avons 1 600 places à remplir dont 1 000 places au palais des congrès de Versailles pour notre prochain spectacle sur la famille Adams ce qui amène à une certaine pression. J’ai pris conscience que nos actes ont des conséquences. Par ailleurs, le Do’s Musical est une association très prenante en termes de temps pour l’organisation du spectacle. Entre les réunions hebdomadaires, le rôle de responsable et les cours, je peux avoir du mal à garantir un équilibre, et c’est d’autant plus difficile car je n’ai pas des grosses facilités dans les matières mathématiques. Cependant, mes responsabilités ne reflètent pas que du négatif parce que le plaisir qui en ressort est plus grand. Je n’ai pas le temps pour développer des projets à côté – l’écriture, la lecture, le cinéma et m’améliorer en italien – mais c’est un choix qui me satisfait.

De quelle manière votre engagement associatif a t-il été formateur dans votre développement professionnel ?

En tant que responsable du pôle communication, mon engagement associatif m’a confirmé la voie professionnelle que j’envisageais. J’ai appris à gérer une équipe, à être plus flexible face aux obstacles, à respecter les deadlines et à être polyvalent. Je me suis même améliorée en montage vidéo. J’ai acquis toutes ces compétences qui m’ont conforté dans mon choix d’orientation vers la communication. Je remarque également une vraie différence dans ma prise de confiance en moi depuis la L2 avec mes responsabilités. J’ai moins peur de dire les choses alors qu’à l’origine je suis d’une nature à m’écraser face aux gens et à vouloir toujours m’adapter aux autres. Je ne suis pas encore un monstre de confiance en moi mais le fait d’être responsable aide beaucoup. Et en tant que membre de la troupe, j’ai gagné de l’aisance à l’oral avec le théâtre et le chant. Je suis plus à l’aise pour faire un exposé à l’oral par exemple et prendre des petites libertés en « m’écartant » de mon texte. C’est une compétence validée pour faire de la communication. Cette habilité est certes renforcée par les comédies musicales mais n’est pas le point de départ de mon orientation professionnelle : elle m’a seulement encouragé dans cette voie.

Que conseilleriez-vous à un nouvel étudiant qui souhaite intégrer une association uniquement pour détenir une plus-value professionnelle ?

Si l’étudiant va dans une association juste pour être dans une association alors qu’il n’est pas forcément intéressé par le projet d’un point de vue personnel, il aura une ligne sur son CV quoi qu’il arrive mais ce n’est pas du tout enrichissant. L’intérêt d’une association est de pouvoir se retrouver et de partager un moment ensemble. Si les membres ne sont pas du tout sur la même longueur d’onde, on ne peut pas mener à bien les projets. On ne veut pas gâcher les efforts que mettent l’équipe créative – ceux qui mettent en scène la pièce – le bureau et l’orchestre. Donc je pense que si l’étudiant participe juste pour son CV ce serait très dommage et frustrant. Il faut un engagement émotionnel.

Qu’est ce que vous en retirez personnellement de cet engagement associatif ?

C’est réaliser un rêve d’enfant depuis des années que de chanter et de participer à une comédie musicale. C’est une occasion incroyable parce que jamais je n’aurais pensé que ce serait possible de le faire comme je ne suis pas une professionnelle. Ce sont nous, les étudiants, qui organisons tout le spectacle et travaillons ensemble donc c’est vraiment un accomplissement personnel. L’association permet aussi parfois de me tirer hors des études et d’expérimenter de nouveaux sentiments : être sur scène c’est quelque chose d’incroyable et j’ai vraiment été touchée de voir ma famille réagir de cette manière pour le spectacle. Je passe vraiment de bons moments qui rendent mon expérience d’étudiante bien meilleure.

Propos recueillis par Lisa TARLET