Lisa Tarlet : « J’aime écrire, mais ce qui est paradoxal c’est que je n’aime pas lire des romans »

Depuis quelques années, Lisa Tarlet a pour habitude d’écrire des nouvelles sur son temps libre. Si l’écriture fait aujourd’hui partie intégrante de son quotidien, son goût pour cette discipline ne s’est développé que récemment.

L’écriture est-elle un passe-temps de longue date pour vous ?

Pas du tout. Quand j’étais petite, j’avais un rapport totalement différent à l’écriture. J’avais de réelles difficultés dans cette discipline.
J’ai commencé à m’améliorer à partir de la quatrième. Mais c’est davantage en troisième que j’ai commencé à aimer à écrire de manière créative et soignée. En Français, je devais rédiger des paragraphes argumentés et des textes d’invention tout en abordant des sujets qui m’intéressaient. Du coup, je pense que mon intérêt pour l’écriture s’est développé en parallèle de mes progrès. Cette passion s’est accentuée avec mon entrée au lycée, et continue encore de s’intensifier.

Où puisez-vous votre inspiration pour écrire ?

Je me base surtout sur des sentiments. J’aime beaucoup le romantisme, mais je n’écris pas qu’à propos des sentiments amoureux. J’ai aussi écrit une nouvelle sur quelqu’un en dépression par exemple.
De manière générale, je veux à tout prix transmettre ce que je ressens, et que la personne qui lise ma nouvelle ressente la même chose. J’écris pour moi, mais savoir qu’un lecteur a été conquis et transporté le temps d’une lecture, c’est d’autant plus agréable.

Quelle forme prennent majoritairement vos écrits ?

Ce sont des nouvelles très courtes, d’une page maximum environ. Je ne me verrai jamais écrire un roman. C’est beaucoup trop long pour moi. En termes d’écriture pure, j’aime bien faire des écrits saccadés avec de nombreux groupes de mots sans verbe.

Avec une telle passion, vous devez plutôt aimer lire n’est-ce-pas ?

Ce qui est paradoxal, c’est que je n’aime pas lire des romans. Mais je ne suis pas non plus opposée à tout texte écrit. Récemment j’ai lu Nanofictions de Patrick Braud. C’était un recueil de micronouvelles et ça m’a frappée. Pour moi, un livre n’a pas à être très long pour qu’il nous marque.
Typiquement, je suis plus inspirée par les mangas. J’y trouve plus d’idées sur les sujets dont j’aimerais parler.

Pourtant, les mangas ont pu être discrédités en France. Roselyn Bachelot avait affirmé en juin 2021 qu’ils étaient avant tout une « entrée dans la lecture » pour lire par la suite des œuvres plus classiques. Que pensez-vous de ces propos ?

Je suis d’accord avec le fait que les mangas peuvent être un premier pas vers la lecture de romans ou d’autres supports. Comme ils sont principalement composés d’images, ils sont plus faciles à lire que des romans longs et/ou utilisant un vocabulaire compliqué. Mais je ne réduirais pas les mangas à cette unique fonction. Dans le sens où j’interprète les propos de Roselyne Bachelot, les mangas seraient dénués d’intérêt au niveau des intrigues ou des personnages. Mais pour moi, les mangas sont très riches d’un point de vue créatif. Ils arrivent mieux à repousser les limites du réel que les romans. L’essence des mangas est soit de créer un univers grotesque et idéalisé, soit de coller à réalité. Dans ce dernier cas, les lecteurs s’identifient bien plus aux personnages. Je trouve donc que les mangas sont complémentaires aux autres œuvres littéraires.

Vous étudiez actuellement à l’université Paris Dauphine-PSL en Sciences des Organisations. Compte tenu de votre appétence pour l’écriture, pourquoi ne pas avoir choisi un cursus plus littéraire ?

A l’époque j’étais face à un choix : me diriger vers un métier stable ou choisir un métier beaucoup plus risqué. J’ai clairement choisi la stabilité. J’ai du mal à confier mon avenir en des capacités qui ne dépendent que de moi-même. Pourtant avant de venir à Dauphine j’ai hésité, car j’aime les disciplines artistiques. Mais comme j’étais encore indécise face à mon projet futur, je me suis dit que Dauphine me permettrait d’avoir un certain bagage intellectuel. Je verrai ce que la vie me réserve pour la suite, quitte à changer de cursus après.

Propos recueillis par Emy Lesieur

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