Lors de cette deuxième journée au Sénégal, on s’est rendus à l’École des sables de Toubab Dialaw, un village situé à 45 kilomètres au sud de Dakar. On vous propose de plonger dans les coulisses de ce reportage qui n’a pas été de tout repos.
Mardi matin, 9h30. On part de Dakar, en retard, pour Toubab Dialaw. Mais c’est (presque) pas de notre faute. On ne trouvait pas le taxi : on pensait l’avoir repéré, mais il n’y avait personne derrière le volant. Assis enfin à bord de la Peugeot, il nous faut sortir de la capitale et de sa circulation turbulente. Notre lieu de tournage se trouve à 45 kilomètres de là. 9h45. 10h. 10h30. 11h… Heureusement, le temps on ne le voit pas passer, trop occupés à regarder ce qu’il se passe autour de nous. Des marchés avec des étals de vêtements et de fruits, des charrettes tirées par des chevaux ou des ânes, des vendeurs en tout genre sur le bord de la chaussée. Tant de choses à regarder. Rapidement, on sort nos appareils photo pour immortaliser quelques scènes, souvent fugaces, en les capturant comme on peut. Soit on appuie trop tard sur REC soit le taxi roule trop vite.
Et puis, de temps en temps, le chauffeur de taxi nous tire de notre contemplation pour nous poser cette question : « on va où déjà ? » Plus l’heure avance, plus on se pose nous aussi cette question : on est sûrs de filer dans la bonne direction ? Au bout d’un moment, le chauffeur arrête de nous en parler. Mais c’est pour mieux s’adresser aux habitants des villages que l’on traverse et leur demander son chemin une fois, deux fois, trois fois…On finit par ne plus compter. Par contre, on doute une fois, deux fois, trois fois…
Alors qu’on vient d’entrer dans ce village surplombant la mer, modeste mais plein de vie, on prend un chemin de terre plutôt étroit. On croise de moins en moins de gens et les commerces se font plus rares. Autour de nous s’élèvent de grandes résidences dans des tons orange et jaunes. À d’autres endroits, la nature reprend ses droits. Euh, attendez, c’est le bon chemin pour se rendre à l’école de danse ? Étrangement, on n’est pas convaincus.
On finit par la trouver. On a 50 minutes de retard et on ne sait pas où aller. L’école ne ressemble pas à ce à quoi on s’attendait. Des maisons colorées, entourées par quelques arbres, la mer en contrebas. Le site de l’École des Sables est paradisiaque. Niché au fin fond du village de Toubab Dialaw, l’établissement vit dans le calme. Un calme bien différent du tumulte que l’on a connu lors de notre trajet en taxi. On entend des djembés au loin, alors on se laisse guider par la musique.
On a visité la seule école de formation à la danse d’Afrique. C’était à Toubab Dialaw. Petit aperçu pic.twitter.com/x3HYdtvbYK
— Demain Dakar (@DemainDakar) 5 juillet 2018
Notre tournage dure près de quatre heures. Pendant tout ce temps, le chauffeur de taxi nous attend, posté sur le sable en plein soleil. Thomas s’évertue à faire tous ses plans sans pied. A la fin des interviews, ses bras tremblotent. Heureusement pour lui, on bénéficie de la terenga de l’école, l’hospitalité sénégalaise. Une chorégraphe nous invite à nous restaurer dans la cuisine. On nous sert un plat typique à base de riz et d’une ratatouille de légumes épicée, concoctée par les femmes du village.
Étonnamment, le retour paraît plus rapide. Moins d’embouteillages. Surtout, une plus grande partie du trajet effectuée sur l’autoroute. Mais toujours autant de paysages à admirer, de scènes improbables à observer : une voiture qui roule le coffre ouvert car elle transporte une mobylette, une chèvre voyageant sur la structure d’un camion, des vendeurs à la sauvette de miroirs qui zigzaguent entre les voitures.
Et nous voici de retour dans la vie dakaroise.
Quartier du Plateau, avenue du président Lamine Gueye, on repère toutes ces boutiques de tissus. On note l’adresse. Qui sait, avec nos futurs achats, on pourra se créer de jolie tenues pour participer au prochain stage de danse ?
Reportage à l’École des sables à venir. Avec de belles images de Thomas Larabi (promis, elles sont stables), entre autres.