Fraîchement arrivés dans le chaos dakarois, nous nous sommes aventurés entre les pirogues et les têtes de poissons coupées. Bienvenue au marché de Soumbédioune !
La pêche représente une activité phare à Dakar. Sur la corniche ouest, non loin de notre logement à la Maison de la presse, Soumbédioune est le marché traditionnel de la capitale. Espadons gigantesques et dorades au parfum douteux s’étalent en plein de soleil.
De ce coin de plage, des centaines de pêcheurs embarquent chaque matin vers 6 heures à bord de longues pirogues. A 16 heures, elles reviennent pour décharger les poissons qui alimenteront toute la capitale. Le spectacle vaut bien le détour, pour le bonheur des yeux et des narines.
Dans ce marché aux poissons, on se glisse difficilement entre les étals, les pirogues, les chèvres et les négociations bruyantes. Il est presque impossible de discuter avec les badauds et les commerçants. La vente d’abord, la parlotte ensuite ! Mais nombre de nos histoires et de nos prises de contact vont démarrer au cœur de ce marché.
Moule fraîche et bière tiède
Fin aventurier, Thomas décide de goûter une moule… Un pari ambitieux pour son estomac capricieux. Jusqu’ici tout va bien, il va même goûter une mangue pimentée par la suite. Balèze.
De l’autre côté de la rue, face au marché, une vieille bicoque « 33 export » ne paie pas de mine. On se demande même comment elle fait pour ne pas s’écrouler. Évidemment, Thomas, accompagné de Camille et Pierre, veulent entrer pour voir ce qui se cache à l’intérieur. Ils poussent les portes de saloon. Tout s’arrête. Les regards se braquent sur eux. Au milieu des guirlandes de Noël qui ornent les murs, étiquettes comprises, un rasta imbibé se met à danser accroupi, d’autres buveurs s’allongent pour dormir. On leur sert des bières de 63 cl et du rosé tiède. Un libraire ambulant leur vend un livre-photo splendide sur la lutte, avant de trinquer à la santé des toubabs. Il était une fois dans Dakar-Ouest.
