Premières fissures dans la rédaction de Demain Dakar ? À l’heure de voir le quart de finale de l’Équipe de France en Coupe du monde, personne n’est d’accord quant à la destination. La parenthèse footballistique n’est pas de tout repos.

Drapeaux tricolores et maillots bleus sur les épaules, une grosse partie de la rédaction de Demain Dakar s’apprête à partir pour le quart de finale de la Coupe du monde : France – Uruguay. Dès le début, le collectif n’est pas soudé. Fan-zone place de l’Obélisque avec les Sénégalais, ou Institut Français avec les expatriés ? Dilemme. L’aventure et l’ambiance locale contre le confort de l’Institut.

Nombreux sont ceux qui choisissent la deuxième option. « Petits bras » pensent alors les cinq lurons qui se dirigent vers la fan-zone. Cette scission du groupe n’est pas de bon augure, les Bleus ont besoin d’une équipe soudée derrière eux. Trop tard, tout le monde est déjà dans son match. Arrivé place de l’Obélisque, le club des cinq rencontre un vendeur de maillots et un supporteur de la France. « Ça va être une folie », lâche Pierre Rateau après les avoir interviewés.

Heureusement, il y a Griezmann

Un poulet yassa et un bissap, spéclialités locales, engloutis à la vitesse de Mbappé, la bande de la fan-zone arrive devant les écrans géants… et déchante très vite : personne. Ou plutôt si, huit supporteurs sénégalais. « Où sont les autres ? Toute la semaine ils nous ont dit qu’ils étaient pour la France », demande Thomas Larabi à l’un d’entre eux. « C’est l’heure de la prière », lui répond quelqu’un. Ouf, cela veut dire qu’ils viendront après, l’ambiance montera plus tard.

Et en effet la foule grossit. De huit, le nombre de personnes passe à vingt. 40e minute de jeu, but de Varane. Les Français exultent, les Sénégalais sourient. Peut-être est-ce la force du soleil juste après le repas, mais cela signe la fin de l’aventure place de l’Obélisque. Les cinq journalistes de Demain Dakar rendent les armes, ils prennent un taxi direction l’Institut Français pour rejoindre le gros des troupes. La déception est grande, mais heureusement, la France est devant au score.

Direction l’Institut Français

À quinze minutes en taxi de la place, l’ambiance est tout autre. Bières, casquettes à gagner, et Marseillaise chantée à pleine voix, le match commence très bien à l’Institut Français. Alexandre Chauveau a sorti le drapeau, certains supporteurs chantent l’hymne à la gloire de N’Golo Kanté, milieu de terrain des Bleus. Tout est parfait si ce n’est la chaleur étouffante qui règne.

Pas rancuniers, ceux qui sont présents accueillent les malheureux de la place de l’Obélisque avec une bière offerte. Nous sommes de nouveau bras dessus, bras dessous : le groupe vit bien. Quelques minutes plus tard, Griezmann enfonce le clou pour la France, 2-0. Les Bleus n’ont pas tremblé du match, ils sont en demi-finale !

Charlotte boit le coca comme Griezmann boit l’Uruguay ©Lucie Alexandre

C’est la joie à Demain Dakar, une nouvelle tournée de bière part, mais déjà une nouvelle question trotte dans toutes les têtes : que faire pour Brésil-Belgique à 18h ?!

La folie belge

Certains rentrent, des montages les attendent, et nous ne rigolons pas avec le travail à Demain Dakar. Mais pour d’autres, voir le match du futur adversaire des Bleus vaut la peine. C’est là qu’intervient la Normande d’adoption Layla Landry : « Il faut qu’on aille au Clos Normand, ils font une soirée pour le match avec bière belge et frites à volonté ». Il n’en faut pas plus pour former un groupe de sept personnes et se diriger vers l’antre des supporteurs belges de Dakar.

Une fois arrivés, nous prenons une claque. Tambour, musique, plusieurs dizaines de maillots rouges se massent dans le lieu. Pas de doute, les Belges gagnent le prix de l’ambiance cet après-midi. Et en plus, on ne nous avait pas menti : les frites sont gratuites.

Les Belges étaient tellement contents qu’il était impossible de prendre une photo nette ©Romain Lejeune

L’ambiance était déjà folle avant le match, imaginez ce qu’elle devient quand Eden Hazard et sa bande éliminent le Brésil de Neymar sur le score de 2-1. Ça danse, ça chante, et les tournées de bière s’enchaînent. Même Demain Dakar se laisse prendre au jeu. Toujours affublés de maillots ou de drapeaux, nous nous mêlons à l’euphorie générale. Tout le monde se met à virevolter. Un battle de danse entre Alexandre Chauveau et une supportrice belge s’engage. Seul match de la soirée qui ne désignera pas de vainqueur.

Nous rejoignons un peu plus tard la maison de la presse, heureux de cet après-midi. Déjà dans toutes les têtes, la demi-finale de mardi entre la France et la Belgique. Et un nouveau dilemme : où le regarder ? À l’Institut pour rester entre Français ou au Clos Normand pour l’ambiance ? En attendant la nouvelle scission du groupe, Pierre Esquer sourit dans le taxi de retour : « Mec, on est en demi ». Pas mieux.

Anthony Audureau

PS : en bonus, on vous laisse avec l’ambiance au coup de sifflet final de ce Belgique – Brésil.

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