La rédaction de Demain Dakar ne pensait pas que le nom de son site pouvait être polémique. Déboussolée par cette découverte, elle a décidé de faire son mea culpa et de laisser la parole à certains de ses critiques.
18 toubabs [blanc en wolof, ndlr] débarquent à Dakar pour réaliser des reportages sur la jeunesse sénégalaise. Ils créent un site intitulé Demain Dakar. Il est beau, bien conçu et les deux papas du site, Antony Audureau et Thomas Larabi, sont fiers de leur logo. Deux D tendrement enlacés.
Aucun des toubabs ne se doute encore que le titre peut faire polémique. Après tout, leurs intentions sont louables. Ils veulent simplement raconter ce qui fait vibrer, ce qui énerve, ce qui fait rêver la jeunesse sénégalaise en laissant la parole à ces jeunes.
Pourtant, le mal est fait. L’intitulé Demain Dakar choque certains Dakarois, notamment les étudiants en sociologie de l’université Cheikh Anta Diop, Mouhamed Fall, Mamadou Mballo Mane et Fallou Sall. Le titre incarne pour eux une certaine condescendance des Européens envers les Africains.
Comme la critique est très souvent constructive, Demain Dakar a ouvert son micro à Mouhamed Fall et à ses amis.
Demain Dakar aurait des relents de néocolonialisme ?
Pour peu, les toubabs apprentis journalistes seraient accusés de faire le jeu des puissances étrangères.
Heureusement, d’autres Dakarois trouvent le nom du site accrocheur et sympathique. Il faut nous croire quand on vous dit ça. Mais, c’est le cas, n’est-ce pas ? La confiance entre les journalistes et ses lecteurs/auditeurs est, après tout, à la base même du journalisme.
Et vous, vous en pensez quoi?