Brexit et finance: quels risques pour nos économies ?

Royaume-Uni et Union européenne ont beaucoup à perdre d’un chamboule-tout financier.

Royaume-Uni

Pour le Londres, la situation est claire : il faut limiter la casse. Car si les négociations entre l’Union européenne et le Royaume-Uni n’aboutissent pas, leurs relations économiques seront soumises aux règles de l’Organisation mondiale du commerce. Résultats : 70 000 emplois et 10 milliards de livres d’impôts pourraient être perdus, rien que dans le secteur de la finance, estime dans un rapport le cabinet de conseil Oliver Wyman.

Conserver un accès à l’Espace économique européen reste le meilleur scénario envisageable pour le secteur financier britannique. Ce qui pourrait se faire dans le cadre d’un accord de libre-échange comprenant un volet financier. Une demande jugée irrecevable par Michel Barnier. Avec cette éventualité, quoique improbable, la Grande-Bretagne n’essuierait qu’une perte de 3 000 à 4 000 emplois et un demi-milliard de livres d’impôts.

Union européenne

Pour Bruxelles, la situation est plus délicate. Aujourd’hui, la City compte pour 70 % du marché de la dette souveraine en Europe, et les trois quarts du système de compensation en euros. Chaque jour, ce sont près de mille milliards d’euros de transactions qui sont pris en charge par les chambres de compensation londonienne. Ces chambres de compensation servent d’intermédiaires entre vendeurs et acheteurs dans une transaction financière, s’assurant que chaque partie remplit ses obligations.

Ainsi, le financement de l’économie européenne est aujourd’hui en grande partie dépendant de la City. Pour l’UE, il s’agit de protéger sa souveraineté économique, sans trop céder aux demandes britanniques. En effet, de nombreuses ONG craignent une dérégulation du système financier si le Royaume-Uni obtient gain de cause : avoir accès à l’Espace économique européen sans être soumis toutes les règles qui y sont en place.

Maud Le Rest et Théophile Vareille

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