La nouvelle donne du budget européen

[vc_row][vc_column][vc_column_text]

Sans le Royaume-Uni, l’Union européenne perd l’un de ses plus gros contributeurs au budget mais aussi l’un de ses adversaires. Bruxelles espère en profiter pour bâtir un nouveau modèle budgétaire.

Le Brexit change la donne budgétaire. Chaque année, le Royaume-Uni versait 10 milliards d’euros au budget européen. De nouvelles dépenses dans des domaines comme la défense, la sécurité ou l’innovation sont pourtant à prévoir pour le futur budget 2021-2027.

 

La fin du bricolage budgétaire

Depuis son adhésion à l’Union européenne en 1973, le Royaume-Uni a toujours été réticent à contribuer au budget européen. «I want my money back», tempête Margaret Thatcher en 1979. Pas question pour le Royaume-Uni de payer plus qu’il ne reçoit. En 1984, la Dame de fer obtient gain de cause. Une compensation d’environ 7 milliards de francs pendant cinq ans. La politique dite du«juste retour» fait ensuite jurisprudence. En 1999, un rabais de 94 millions d’euros est accordé à l’Autriche. Les Pays-Bas et la Suède en profitent également. En 2014, David Cameron, ancien Premier ministre britannique, refuse d’augmenter de deux milliards la contribution britannique au budget annuel. Entre 1985 et 2014, Londres a été remboursée d’un total de 111 milliards d’euros par Bruxelles.

«Un bricolage permanent» fustige le président de la commission budget du Parlement Jean Arthuis. «Le budget européen est cadenassé par un cadre trop rigide. L’Europe est devenue une véritable galaxie budgétaire. Le budget est illisible», regrette le député européen. Il voit dans le départ des Britanniques une occasion de simplifier le budget et de le rendre plus flexible. «À cause de la rigidité du budget européen, l’UE improvise à chaque crise», note le responsable de la Fondation Schuman à Bruxelles Charles de Marcilly. 

 

Un nouveau départ

Depuis le début de la construction européenne, le Royaume-Uni a toujours considéré l’UE sous un angle économique plutôt que politique. Le Brexit constitue pour Jean Arthuis l’opportunité de faire enfin passer l’Europe avant les intérêts de ses Etats-membres : «Je voudrais qu’on sache de quelle Europe nous parlons. Aujourd’hui, on met la charrue avant les boeufs, on veut arrêter le budget avant de savoir ce qu’on va faire ensemble». Un porte-parole de la Commission espère également une prise de conscience collective : «Que voulons-nous ? Une Europe plus connectée ? Moins inégalitaire ? Les Etats doivent choisir leurs priorités». Parmi celles-ci, le développement d’une défense commune. Emmanuel Macron en a fait son nouveau cheval de bataille. Lors de son discours de la Sorbonne le 26 septembre dernier, il a promis la constitution d’une force commune d’intervention et d’un budget de défense commun.   

[/vc_column_text][vc_hoverbox image= »571″ primary_title= »Le budget, comment ça marche ?  » primary_title_font_container= »color:%23ffffff » hover_title= »Le fonctionnement du budget européen  » use_custom_fonts_primary_title= »true »]Comment le budget européen est-il voté ?

Il est établi sur une période de 7 ans, appelée le cadre financier pluriannuel (CFP). Le prochain s’étend de 2021 à 2027. La Commission Européenne présente un projet de budget, qui est ensuite examiné, voté et amendé par le Parlement et le Conseil de l’Union Européenne. Les pays doivent se mettre d’accord à l’unanimité.

 

A quoi sert-il ?

Le budget européen est composé d’une soixantaine de programmes, allant de la croissance durable à l’aide aux entreprises, en passant par le programme Erasmus+ ou la recherche innovation.

A environ 70%, le budget européen est consacré à la politique de cohésion qui aide les régions, et à la politique agricole commune (PAC) qui aide les agriculteurs et dont la France est la première bénéficiaire. Le reste se divise en frais administratifs, en aide à l’emploi, en aide humanitaire internationale. En 2017, il s’élevait à 157 milliards d’euros. En comparaison, le budget de la France s’élevait à 333 milliards d’euros.

[/vc_hoverbox][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][/vc_column][/vc_row]

 

Clélia Bayard, Vincent Marcel, Roméo Van Mastrigt