En Europe de l’Est, pas d’effet domino

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L’appel d’air créé par le départ du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE) n’a pas entraîné de réaction en chaîne – le très annoncé « effet domino » – notamment au sein des cinq pays de Visegrad (Pologne, Hongrie, République Tchèque, Slovaquie). Malgré leurs différends avec le reste de l’UE sur la gestion des flux migratoires, ces quatre Etats membres estiment que leur avenir est lié à l’Union.
[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_column_text]Juin 2016, les Britanniques décident de quitter l’Union européenne. Tous les regards sont rivés sur le Brexit. Politologues, journalistes et autres observateurs l’affirment : d’autres pays pourraient s’engouffrer dans la brèche. Hongrie et Pologne en tête, les pays du groupe Visegrad (ou V4 : Pologne, Hongrie, République Tchèque et Slovaquie) défient ouvertement la Commission européenne (voir l’encadré « L’UE contrariée par la réforme judiciaire polonaise » en fin d’article). Ces Etats sont au cœur de la route migratoire empruntée par les 850 000 migrants entrés en Europe par la Grèce en 2015. Fermeture des frontières, dénonciation des quotas de réfugiés imposés par la Commission… les membres du V4 dénoncent ces politiques d’accueil qui mettent à mal leur souveraineté nationale.[/vc_column_text][vc_single_image image= »714″ img_size= »large » alignment= »center »][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_column_text]Profitant de la xénophobie ambiante, les partis populistes accèdent au pouvoir dans ces pays autrefois dominés par l’URSS. Accusés par Bruxelles de menacer l’Etat de droit dans leur pays, les partis au pouvoir, le PiS polonais et le Fidesz hongrois, font la sourde oreille aux menaces de la Commission. Leur leader Jaroslaw Kaszynski et Viktor Orban prônent même une « contre-révolution culturelle dans l’UE » en septembre 2016. A la même période, l’actuel Premier ministre tchèque Andrej Babis affirme qu’il aurait voté pour le Brexit s’il avait été Britannique. Son voisin slovaque émet la possibilité d’organiser un referendum sur la sortie de l’Union, copié sur le modèle britannique.[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_column_text]
« Le Brexit dégoûte les gouvernements eurosceptiques »
[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_column_text]Néanmoins, aucun « exit » de l’Union européenne n’est à l’ordre du jour. L’ascension des partis eurosceptiques ne traduit pas la volonté des ces populations de quitter l’UE. « Trois quarts des Polonais sont pro-européens comme 60 % des Hongrois », souligne Jacques Rupnik, chercheur à Sciences Po et ancien conseiller de Václav Havel, le feu président tchèque. « Les citoyens votent pour un parti, pas pour sa politique européenne », poursuit Julia Pitera, eurodéputée polonaise issue de l’opposition.[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_column_text]« Les Polonais croient fermement au projet européen », ajoute Mme Pitera. Même son de cloche chez une diplomate européenne à propos du voisin hongrois : « La Hongrie ne souhaite en aucun cas quitter l’UE. » En Slovaquie, le Premier ministre slovaque Robert Fico a changé sa position en août 2017 pour clamer son appartenance à l’Europe : « Les fondamentaux de ma politique sont proches du noyau de l’Union européenne, proches de l’Allemagne et de la France. »[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_column_text]Pour Maria Udrescu, journaliste au quotidien belge La Libre et spécialiste de l’Europe de l’Est, les revirements des dirigeants des pays du V4 vis-à-vis de l’UE sont aussi dus à la complexité́ des négociations entre le Royaume-Uni et les 27 autres Etats membres. Celle-ci atténue toute velléité de sortie : « Le Brexit est une cacophonie totale dans laquelle il n’y a eu aucune organisation préalable, ce qui décourage les pays de l’Europe de l’Est de quitter l’UE. Il dégoûte les citoyens de cette région et les gouvernements eurosceptiques. »[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_column_text]Sur la période 2014-2020, la Pologne concentre près de 10 % des aides allouées par l’UE avec 114 milliards d’euros de subvention. « Mais nous avons très peur des restrictions budgétaires annoncées depuis six mois », s’inquiète l’eurodéputée Julia Pitera. Si les montants ne sont pas aussi élevés chez son voisin hongrois, les allocations européennes y représentent tout de même 5 % du PIB annuel. Au-delà des aides de l’Union, l’appartenance au marché commun demeure essentielle pour ces pays : les entreprises de l’Ouest y investissent massivement.[/vc_column_text][vc_single_image image= »840″ img_size= »full » alignment= »center »][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_column_text]
L’Union européenne comme héraut de la démocratie
[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_column_text]« L’Union européenne est également une sorte de garde-fou des libertés publiques pour ces Etats qui y ont adhéré en 2004, après un long travail et un long processus d’adhésion », analyse Jacques Rupnik. Pour Jérôme Heurtaux, maître de conférence à l’université Paris-Dauphine et spécialiste de la Pologne : « Dans les années 1990, à la fin de la domination communiste, le projet européen représentait le retour de la Pologne dans la démocratie. C’est un héritage que les hommes politiques ne peuvent pas transgresser. »[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_column_text]Les pays du groupe Visegrad et les Britanniques ont un point commun : la revendication d’une souveraineté accrue. « Les pays d’Europe de l’Est ont tirée une leçon du Brexit. Ils en ont déduit que les Etats-membres de l’Union ont besoin de plus de souveraineté », affirme M. Rupnik. Une diplomate européenne renchérit : « la Hongrie a longtemps été sous domination étrangère, elle ne veut plus perdre sa souveraineté, ni la transférer. »[/vc_column_text][vc_column_text]
L’UE contrariée par la réforme du système judiciaire polonais
[/vc_column_text][vc_hoverbox image= »640″ primary_title= » » primary_align= »justify » primary_title_font_container= »color:%23000000″ primary_title_css_animation= »fadeInDown » hover_title= » » use_custom_fonts_primary_title= »true »]Pour la première fois, le Conseil de l’Union européenne a appliqué l’article 7 du traité de l’UE contre la Pologne le 20 décembre dernier. La réforme du système judiciaire menée par le gouvernement en est à l’origine. Cet article pointe un risque clair d’une violation grave de l’État de droit. Toutefois, l’étape ultime du processus engagé, à savoir le retrait du droit de vote du pays incriminé au Conseil de l’UE, est hors de portée. Ce retrait doit être voté à l’unanimité des États, or la Hongrie a déjà annoncé qu’elle voterait contre.[/vc_hoverbox][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_column_text]
Julien Hélion, Victor Le Boisselier et Jonathan Grelier
[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_tweetmeme type= »follow » follow_user= »@JulienHelion »][vc_tweetmeme type= »follow » follow_user= »@LeboissV »][vc_tweetmeme type= »follow » follow_user= »@JonathanGrelier »][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][/vc_column][/vc_row]
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