Et au marché, que pense-t-on des marchés?

Pour trouver un avis, il suffit de traverser la rue

Le marché du mardi matin, place Guichard, vu depuis l'étage de la Bourse du Travail.

Une nouvelle crise économique est-elle possible ? « Oui ! », Christine Lagrange, sticker CGT Retraités sur le manteau et dépliants à la main, en est certaine. Ce matin, elle tracte sur le marché place Guichard, en face de la Bourse du travail, où se déroule la conférence « Une crise grave est encore possible ».

Pour elle, la crise viendra de la finance. Et elle ne pense pas qu’on puisse l’empêcher. « Aujourd’hui, le capitalisme est à découvert, ce qui m’inquiète c’est que les jeunes ne l’appellent plus capitalisme mais libéralisme, ne le remettent plus en question. »

Christine Lagrange, militante CGT Retraités, tracte plusieurs jours par semaine sur les marchés du 6e arrondissement.

« Je sens venir la fin »

Derrière son stand de vêtements et tissus, Djaouad Lazar n’est pas plus optimiste. Il est 11 heures et il n’a encore vendu que 20 euros de marchandise. Son chiffre d’affaires, qui avait fortement baissé en 2008, lors de la crise économique, n’est pas remonté depuis.

« C’est de pire en pire, affirme-t-il, c’est pareil pour tous les commerçants du marché. Août et septembre ont été les pires mois que j’ai jamais connus. » Présent depuis 18 ans sur ce marché, il explique sentir « venir la fin ». Il est vrai que les allées du marché sont clairsemées ce mardi matin, la pluie fine y est aussi sans doute pour quelque chose.

La raison de ces difficultés selon Djaouad Lazar ? « C’est le pouvoir d’achat, on voit que les gens n’achètent plus rien au marché, juste du pain et quelques pommes de terre. » Alors, une nouvelle crise économique est-elle possible? « On est déjà dedans. »

Djaouad Lazar vient depuis 18 ans sur ce marché. Ce matin, il ne compte même pas vendre 50 euros de marchandise, contre 300 euros il y a trois ou quatre ans.