Jacques Blanchet : « La transformation des régions est lancée »

Le conseiller spécial de Laurent Wauquiez participait à la conférence "Les régions riches doivent-elles aider les autres ?"

En 2015, la loi NOTRe redécoupait la France métropolitaine en treize régions. Huit d’entre elles ont changé de nom et de périmètre. C’est le cas de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Trois ans plus tard, comment la région s’est-elle saisie de ses nouvelles compétences économiques ? Nous avons posé la question à Jacques Blanchet, conseiller spécial auprès de Laurent Wauquiez, président LR de la région.

 

Peut-on  d’ores et déjà tirer un bilan de la fusion des deux régions ? 

Oui, c’est possible car nous disposons d’éléments chiffrés. Nous sommes d’abord passés par une première étape qui a été celle de la fusion entre les deux régions préexistantes. Cela n’a pas été une mince affaire étant donné les disparités entre l’Auvergne et Rhône-Alpes. On parle ici de disparités de revenus ou géographiques. L’Auvergne est historiquement un territoire relativement rural quand Rhône-Alpes se construit autour de grands pôles urbains. Nous avons décidé d’accompagner les territoires les plus pauvres et surtout d’adopter une équité territoriale.

Et d’un point de vue économique, comment la région assume-t-elle ses nouvelles prérogatives, comme le soutien aux entreprises par exemple ? 

Depuis un an et demi, nous tâchons de mettre en place la politique économique de la région. Nous avons d’abord dressé un état des lieux des forces économiques en présence sur notre territoire. L’Auvergne-Rhône-Alpes, ce sont plus de 770 000 entreprises mais la région reste marquée par une forte présence des TPE (très petites entreprises) et des sociétés de moins de 20 salariés. L’objectif de notre politique est d’accompagner les TPE et surtout les 450 000 PME dans leur développement. Nous souhaitons voir plus d’entreprises de taille intermédiaire (ETI) à l’avenir. C’est pourquoi nous avons investi près de 175 millions d’euros en 2018 en faveur des entreprises.

Et concrètement, les résultats sont-ils au rendez-vous ? 

Oui, cela semble porter ses fruits. Nous accompagnons les artisans, les commerçants. Nous avons réussi, par l’investissement, à implanter des commerces de proximité dans des zones en désertification. Nous avons mis en place un plan sur l’agriculture pour développer les circuits courts, nous investissons dans le numérique, nous avons développé 80 maisons médicales, …

L’Auvergne profite-elle-alors de son regroupement avec le Rhône-Alpes ? 

Nous avons décidé de pratiquer une politique d’irrigation. L’Auvergne est traitée sur le même plan que Rhône-Alpes et je pense qu’à terme cela lui permettra de rattraper son retard initial dans certains secteurs.

Plus de 1 milliard et demi d’euros d’investissements sont prévus par la région pour l’année à venir. Pourtant, les coupes budgétaires de l’Etat se succèdent. Comment parvenez-vous alors à trouver les fonds ? 

Nous avons par exemple diminué les dépenses de fonctionnement de la région …

En supprimant des postes ? 

Oui, nous avons supprimé des postes. Mais la diminution des dépenses de fonctionnement passe aussi par la baisse de la rémunération des élus. Nous avions également un parc automobile très important, nous avons par exemple vendu des voitures. Et grâce à cela, nous avons pu réinvestir  250 millions d’euros.

Propos recueillis par Kevin Denzler

 

Jacques Blanchet est conseiller spécial aux relations avec les chambres consulaires. Chef d’entreprise, il a notamment présidé la Fédération régionale du bâtiment de la région Rhône-Alpes.