
A chaque conférence, ils remplissent les travées de la Bourse du Travail ou du Palais de la Mutualité de Lyon. Qui sont ces nombreux étudiants invités des Jéco 2018 ? Ils viennent de Suisse, du Maroc, de la Tunisie, du Sénégal ou de moins loin, comme Vivien Chbicheb, étudiant en quatrième année à Polytechnique.
Occupé à travailler sur son ordinateur portable dans le lobby de l’Away Hostel où il y est logé avec ses quatre camarades polytechniciens, le temps des Jéco. Le transport est également pris en compte. Appréciable, surtout que Vivien, qui a cette année intégré le Corps des Ponts, ne bénéficie plus des avantageux tarifs de train que lui offrait sa carte militaire.
Parcours fléché
Mais être invité, cela encourt quelques obligations. « On a un parcours fléché de conférences à suivre », explique Vivien. Mercredi, c’était « Afrique : la croissance par le numérique » le matin et « A la rencontre des grands économistes de demain » le soir. Cette dernière, Vivien y serait allé « de toute façon » nous dit-il, en effet plus tard il s’imagine bien faire de la recherche économique.
Diop Mamadoulamine a lui préféré la conférence sur l’Afrique et le numérique. C’est un sujet auquel il réfléchit au quotidien, « le paiement par téléphone, par exemple, c’est très répandu au Sénégal », explique-t-il. Etudiant en master à l’Université virtuelle du Sénégal, il raconte avoir « follement, passionnément » apprécié ces Jéco.
C’était la première fois qu’il venait en France et il reprend l’avion jeudi soir. Pas de conférence pour lui en ce jour de clôture mais une session d’achat de cadeaux pour la famille.
Revenir, mais en tant qu’intervenant
Sa famille, Elhadji Diagne, étudiant en master à l’Ecole de Statistiques de Dakar, l’a lui retrouvé à Lyon, mais par hasard. Sa sœur y habite depuis 2005, mais ils ont failli ne pas se voir. « Je n’ai appris que mercredi qu’il était ici ! », s’exclame-t-elle.
Sûrement car son frère était trop occupé à suivre les tables rondes. Lui retient surtout la conférence « Mieux comprendre les inégalités aujourd’hui » du mercredi après-midi. « Ce sont des sujets sur lesquels nous faisons des études statistiques dans notre école, expose-t-il, les chiffres, les graphiques, les indicateurs… c’est toute ma vie ! »

En dehors des conférences, ces étudiants, qui seraient au nombre de 150, ont aussi eu l’occasion de se rencontrer. « Mercredi soir, on était tous ensemble, c’était très intéressant », confirme Diop Mamadoulamine.
Vivien Chbicheb reconnaît lui n’avoir « pas trop sociabilisé: ce n’était pas le but et on avait beaucoup de travail donc pas trop le temps, certains de mes amis sont même partis jeudi matin. »
L’année prochaine, les étudiants seront certainement encore nombreux aux Jéco. C’est d’ailleurs le souhait de Pascal Le Merrer, le fondateur de l’événement. Certains imaginent y revenir un jour en tant qu’intervenant. « J’espère que ce sera nous que l’on citera et que l’on invitera à parler demain, confie Diop Mamadoulamine, ces Jéco m’ont beaucoup motivé à rejoindre ces grands économistes ! »