
Besançon, Orléans, Saint-Etienne sont les trois villes les plus attractives de France ! Paris et Marseille sont très loin. Voilà le résultat plutôt inattendu d’un baromètre publié il y a quelques jours, et débattu , ce mercredi, lors de la table ronde » Compétition et coopération mondiale entre les métropoles « . L’occasion de mieux comprendre les critères qui rendent une ville attractive.
« La performance de la métropole n’est pas uniquement liée à ses caractéristiques propres mais va dépendre également des caractéristiques régionales. Il vaut mieux être une ville petite ou moyenne mais localisée sur une côte, qu’une grande métropole située dans la diagonale aride »: Marine Levratto, directrice de recherche CNRS évoque ici la complémentarité entre les métropoles et leurs régions, essentielle pour garantir l’attractivité d’un territoire.
Le journaliste indépendant Jean-Pierre Gonguet, modérateur de la conférence « Compétition et coopération mondiale entre les métropoles », rappelle qu’aujourd’hui, « la compétition sur l’attractivité des villes est axée sur les classements et elle donne l’émergence de villes comme Zurich, Toronto, Vancouver ». Il interroge les intervenants sur cette nouvelle « mode » du classement. Cette tendance s’est récemment manifestée avec la publication du baromètre Meilleurtaux.com-Jobijoba des 30 grandes villes les plus attractives de France. Fait étonnant : Besançon, Orléans et Saint-Etienne trustent les premières places, alors que Paris et Marseille sont reléguées en fin de classement. Les caractéristiques retenues sont : l’emploi, les salaires et le prix de l’immobilier. Lyon arrive en sixième position.
La nécessaire complémentarité des villes avec leurs territoires
Pour Jean-Charles Foddis, directeur exécutif de l’Agence pour le développement économique de la région lyonnaise, « les classements, c’est un peu comme un sport. Il faut savoir à qui on se compare. A Lyon, on n’a pas les atouts financiers d’une capitale comme Paris. Finalement, je sens plus des recherches d’identité que des concurrences frontales. » Pour Nadine Levratto, il existe quatre types de métropoles :
- Les villes qui rayonnent sur les territoires alentour. Des métropoles à dynamique partagées où la ville et sa région sont toutes deux créatrices d’emplois. Toutes les métropoles tendent à atteindre cette vision idéale, avec plus ou moins de réussite.
- Les métropoles et leurs territoires qui s’enfoncent simultanément. Quand tout va mal au cœur de ville comme en périphérie. Selon Nadine Levratto, les deux grandes cités lorraines Nancy et Metz sont dans cette situation.
- Les villes absorbantes. Dans cette configuration, la métropole tire mieux son épingle du jeu que les territoires alentour. C’est le cas à Lille ou Roubaix.
- Les périphéries dynamiques. C’est le cas d’une ville comme Strasbourg, peu dynamique mais boostée par sa région.
Cette classification reflète un fait trop souvent oublié : il ne suffit pas d’être une métropole dense pour attirer des entreprises et donc des emplois. Ce constat correspond seulement à une partie de la réalité complexe de la coopération entre métropoles et territoires.
Rachel Saadoddine