Les prix de l’énergie inquiètent les Français

Carburants, électricité, gaz, les prix de l’énergie sont fortement orientés à la hausse : +15% depuis octobre 2020 selon l’INSEE. Un constat ressenti, sans surprise, par 60% des Français interrogés à l’occasion du sondage de la Banque de France pour les Jéco.

Pour la plupart des Français, les dépenses énergétiques constituent le deuxième poste de dépense du foyer, juste après le logement. A six mois de la présidentielle – le gouvernement le sait – le sujet est socialement explosif. D’où sa décision de bloquer les prix du gaz, et de limiter ceux de l’électricité jusqu’au printemps prochain. Mi-octobre, Jean Castex a également annoncé la création d’une indemnité carburant de 100 euros, permettant à un peu plus de la moitié des Français de moins subir de plein fouet la hausse des tarifs des carburants.

Les enjeux sont aussi politiques : utiliser plus de carburant ou d’électricité, ce n’est pas très écologique ! C’est pourquoi le gouvernement n’a pas retenu la solution de baisse provisoire des taxes sur les carburants. Une hypothèse écologiquement peu défendable, sans compter une énorme perte de recettes pour l’Etat (cinq milliards d’euros en moins pour une baisse de 10 centimes par litre).

L’inflation clairement ressentie

Plus globalement, dans le sondage de la Banque de France, 87% des sondés estiment que les prix ont grimpé depuis octobre 2020, et 67% arrivent à chiffrer précisément cette inflation.

87% des sondés estiment que les prix en France ont augmenté en un an

Et les efforts du gouvernement n’ont pas permis d’éviter une tendance au pessimisme : 88% sont persuadés que les prix du gaz, de l’électricité et des carburants vont continuer à augmenter d’ici un an. Une prédiction d’autant plus pessimiste que pour la grande majorité d’entre eux, il s’agira d’une hausse de plus de 2%.

Les Français d’ailleurs ne s’y trompent pas : la grande majorité des sondés déclare avoir ressenti une telle hausse, supérieure à 2%. Ce que confirment les chiffres officiels : l’inflation a été estimée à 2,2% sur les douze derniers mois. Les sondés ont donc beau déclarer se désintéresser de l’économie, on peut constater que leur perception de l’économie réelle, celle qui a des effets concrets sur leur porte-monnaie, est tout à fait conforme à la réalité. Les Français ne se désintéressent peut-être pas autant de l’économie que ce qu’ils veulent bien affirmer.

Marine SALAVILLE