
Alors que RTE vient de publier son rapport « Futurs Energétiques 2050 », préconisant la neutralité carbone d’ici 30 ans, la conférence « Quelles énergies pour les territoires ? » évoque l’urgence de multiplier les sources de production d’énergie renouvelable.
« Plus d’électricité renouvelable, c’est davantage d’éolien, donc davantage de pylônes. On n’échappera pas à cette question », prévient Xavier Piechaczyk, président du directoire à RTE, en charge du réseau de transport d’électricité. La France a beau être « presque à l’heure » sur l’éolien selon lui, elle doit tout de même significativement augmenter sa capacité. « De l’ordre de 5 ou 6 fois plus qu’actuellement », précise Agnès Langevine, vice-présidente de la région Occitanie.
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Malheureusement, les éoliennes posent des problèmes d’acceptabilité. « On a un problème pour la mise en place effective des éoliennes. C’est l’objet de la saisine du Premier ministre au CESE », explique Nicolas Richard, vice-président de la Commission économie et finance du Conseil Economique Social et Environnemental. « On observe dans un certain nombre de cas des levées de boucliers face à ces projets, qui ralentissent ou empêchent leur mise en œuvre ». En cause pour les détracteurs : trop de bruit, trop d’attachement au terrain, une peur de la défiguration du paysage… Or, tous les intervenants s’accordent à penser qu’il y a urgence : malgré les dizaines de projets de champs éoliens offshore qui s’accumulent en France depuis dix ans, un seul a aujourd’hui vu le jour.

Malgré la frustration que peut provoquer ces obstacles humains, évoquée notamment par Xavier Piechaczyk, Agnès Langevine refuse de passer outre ces moments de dialogue : « Il faut que les gens puissent se prononcer. Lorsqu’ils le font, une vraie volonté d’avancer sur les terrains écologiques se détache ». Sans compter qu’il ne faut pas, dans la hâte, négliger la biodiversité : les installations de production d’énergie renouvelable peuvent aussi bouleverser certains équilibres. Et Nicolas Richard de conclure : « Cette transition doit se faire avec justice sociale, avec équité, ou elle ne se passera pas bien. Par contre, la concertation doit permettre d’accélérer les choses, ce qui n’est pas toujours le cas ». Un appel aux citoyens, donc.
Marine SALAVILLE