
La bifurcation des économies concerne aussi l’industrie. Face à la crise climatique, les politiques locales invitent le secteur secondaire à développer des dimensions durables et écologiques. Plusieurs initiatives étaient exposées ce mercredi aux Jéco.
Quand industrie rime avec écologie. Ce mardi aux Jéco, la conférence « Comment renforcer l’industrie dans les territoires ? » a accordé une large place à la question de la transition écologique, « un des enjeux forts de la bifurcation que peut prendre l’industrie », selon Nadine Levratto, directrice de recherche au CNRS et présidente de la session.
« Pour continuer à produire et attirer des jeunes et des travailleurs en reconversion, n’importe quelle entreprise a besoin aujourd’hui de s’inscrire dans une démarche climatique acceptable », table Émeline Baume, première vice-présidente de la Métropole de Lyon à l’Économie. La collectivité a donc lancé en septembre 2021, le « Manifeste pour une industrie qui se transforme et s’engage pour l’environnement », dont le but était de réduire l’impact carbone sur le territoire. La métropole de Lyon abrite justement un haut-lieu de l’industrie française : « la Vallée de la chimie ».
« La Vallée de la chimie », territoire industriel en transition écologique
Afin de développer sur cette zone des activités innovantes des filières « chimie, énergie et environnement », la Métropole de Lyon a lancé « L’appel des 30 !». Cet appel à projets mis en place en 2014 a été renouvelé en 2016 et 2018. Gilles Crague, directeur de recherche à l’école des Ponts Paristech a consacré une enquête à cette initiative : « Derrière ce projet de mutation de la Vallée de la chimie, il y a un projet de transformation, celui de la transition écologique de l’industrie et celui de l’industrie de la transition écologique. » Lauréate de la première édition, l’entreprise Jontrans a par exemple installé à Saint-Fons (Rhône) un site de stockage de matières dangereuses pour répondre aux besoins des professionnel⸱le⸱s de la chimie.
Ce virage environnemental de l’industrie touche également le secteur financier. « C’est notre responsabilité sociétale en tant que banque d’être au cœur de la transition écologique des agents économiques », reconnaît Didier Bruno, membre du Directoire de la Caisse d’Épargne Rhône-Alpes. « Pour les clients dont la transition n’est pas engagée, nous aurons des politiques d’exclusion assez sévères », prévoit-il. Pas d’autre choix pour les sociétés que de se mettre le pied à l’étrier de la transition écologique.
Léa Beaudufe-Hamelin