Officiellement proclamé roi le samedi 10 septembre, Charles III ouvre un nouveau chapitre symbolique de la couronne britannique en ce jour de funérailles de la reine Elizabeth II. L’héritier du trône, assez controversé, devra assurer la continuité de la monarchie tout en essayant d’imposer son style, plus engagé.

Son règne sera certainement plus court que celui de sa mère mais il pourra laisser une trace de son passage avec une approche plus moderne.
Une monarchie allégée et resserrée
Charles III hérite du trône dans une période difficile. Le Royaume-Uni connait une crise économique inédite depuis ces 40 dernières années. Dans ce contexte, la monarchie devra veiller à ne pas trop dépenser. L’institution a été critiquée de nombreuses fois sur ce sujet, même si ses dépenses étaient jusque-là financées par les revenus du duché de Cornouailles.
Selon de nombreux spécialistes, le nouveau roi a une préférence pour une monarchie « allégée », un moyen pour la couronne de faire des économies. Ils sont une dizaine à vivre aux frais de la monarchie mais Charles III pourrait choisir de resserrer le groupe avec William, Kate, Camilla et lui-même. « Le prince Charles est en faveur d’une famille royale plus rationnelle, avec moins de personnes qui assument des fonctions publiques », expliquait l’historienne canadienne Carolyn Harris dans Paris Match en février dernier.
Un héritier engagé
Il a été précurseur sur un sujet devenu essentiel aujourd’hui : le climat. Dès les années 1980, le Prince de Galles s’intéresse à l’environnement. Passionné de botanique et d’agriculture biologique, il crée sa propre ferme « bio » sur son domaine de Highgrove en 1985. En 1990, il dévoile une marque de produits biologiques : « Duchy Originals » devenue « Waitrose Duchy Organic ». La presse n’a pas hésité à se moquer de lui en le surnommant « le prince des patates ». Mais malgré les moqueries, le Prince continue de s’engager en faveur de l’écologie en prenant la parole sur le sujet comme à la COP 21 à Paris : « La nature toute entière crie pour dénoncer les mauvais traitements que nous lui infligeons. Si la planète était un patient, nous l’aurions soignée depuis longtemps ». Devenu roi, Charles III continuera t-il de défendre la cause environnementale malgré la neutralité monarchique ?
Un prince longtemps mal-aimé
Le prince de Galles a été mal-aimé ces dernières décennies… Ce nouveau statut pourra, peut-être, changer le regard des Britanniques sur le nouveau roi d’Angleterre.
Son mariage avec Lady Diana a été un désastre et sa côte de popularité en a pris un coup. Les maladresses mais surtout les adultères de Charles ne sont pas passés. L’accident tragique de « la princesse des coeurs » à Paris le 31 août 1997 n’a rien arrangé. La Grande-Bretagne a été touchée en plein coeur. Il faudra quelques années pour regagner la confiance des Anglais. Même s’il a désormais pris le trône de sa mère, Charles III n’a pas hérité de sa popularité. Il lui reste à conquérir le coeur des Britanniques durant son règne.