Le président russe Vladimir Poutine n’a pas été invité aux funérailles de la reine Elizabeth II qui ont lieu ce lundi 19 septembre, en raison de la guerre en Ukraine. Il n’avait de toute façon pas prévu de venir mais accuse le coup.
Cette cérémonie exceptionnelle se fera sans lui. Alors que la grande majorité des chefs d’Etat sont à Londres pour les obsèques de la reine Elizabeth II qui se tiennent aujourd’hui, Vladimir Poutine n’a pas été invité. Une décision prise par le Royaume-Uni pour dénoncer l’invasion russe en Ukraine lancée par le chef d’Etat russe.
Un acte « profondément immoral » selon le Kremlin
« Nous considérons cette tentative britannique d’utiliser la tragédie nationale qui a touché le coeur de millions de personnes dans le monde à des fins géopolitiques pour régler des comptes avec notre pays […] comme profondément immorale », a déploré jeudi 15 septembre la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova. Au lendemain de la mort d’Elizabeth II, le Kremlin avait pourtant expliqué qu’un déplacement de Vladimir Poutine « n’était pas envisagé » pour les funérailles. Malgré cette annonce, l’absence d’invitation est vécue comme une attitude « blasphématoire » par le pouvoir russe, vexé de pas être convié comme tous les autres grands Etats.
Russie – Royaume-Uni : des relations tendues depuis des années
En rendant hommage à la reine dans un communiqué, Vladimir Poutine a fait comprendre que sa cible n’était pas la famille royale, mais bien le pouvoir politique britannique : « Les événements les plus importants de l’histoire récente du Royaume-Uni sont inextricablement liés au nom de Sa Majesté ». Une façon pour le président russe de critiquer les dirigeants politiques britanniques, avec qui le Kremlin est en froid depuis l’affaire Skripal en 2018. Cette affaire avait vu un ancien agent secret russe – devenu espion britannique – être empoisonné par l’agent chimique Novitchok à Salisbury (Angleterre). Depuis, l’ancien Premier ministre britannique Boris Johnson a désigné la Russie comme « menace majeure » et la guerre en Ukraine n’a fait qu’accentuer les tensions entre les deux puissances. L’absence de Vladimir Poutine aux funérailles d’Elizabeth II vient couronner le tout.
Afghanistan, Myanmar et Bélarus pas invités
Vladimir Poutine n’est pas le seul à être black-listé. Son homologue bélarusse Alexandre Loukachenko n’a pas été convié non plus, en raison de son soutien à la Russie dans la guerre en Ukraine. Myanmar, l’Afghanistan, le Vénézuela et la Syrie, pays sous tensions avec des gouvernements non reconnus par la communauté internationale, sont aussi mis à l’écart pour les funérailles. Pour la Corée du Nord, l’Iran et le Nicaragua, il n’y aura pas de leaders politiques, mais des représentants au niveau de l’ambassade. Des absences de chefs d’Etat qui témoignent des relations complexes qu’entretiennent ces Etats avec le Royaume-Uni.