Elisabeth II : Féminine mais pas féministe

70 ans de règne au féminin, une vie décalée, voire vertigineuse et un sang-froid maîtrisé à la perfection face à l’émotion et aux nombreux scandales. La reine Elizabeth II aura marqué des générations. Féministe pour certaines, féminine pour d’autres, nombreux sont celles qui ont fait de Sa Majesté un symbole du droit des femmes.

Elizabeth II était-elle féministe ? Féminine ? Telle est la question. En réalité y répondre n’est pas une promenade de santé. Pour cela, il faudrait retracer à la loupe son parcours effréné… Mais de nombreuses anecdotes permettent de mettre en lumière les instants où la reine s’est montrée féminine, féministe, et parfois un peu moins…

L’armée comme cadeau d’anniversaire

A sa majorité, la reine Elizabeth II décide de s’enrôler dans l’armée durant la seconde guerre mondiale. Son père le roi Georges VI refuse. Elle insiste. Puis il se résigne à accepter. Elle intégrera la branche féminine de l’armée Britannique “le Service Territorial Auxiliaire” , au cours duquel elle suivra une formation de mécanicienne. Il faut dire que The Queen II n’a pas eu peur de mettre les mains dans le cambouis, ni de conduire des ambulances pour servir son pays. C’est d’ailleurs la seule de la famille royale à l’avoir fait : Chapeau la mécano ! Un acte féministe salué par la presse.

Un mariage assumé, que cela t’arrange ou non !

Bien avant d’être couronnée, la reine II décide encore pour sa vie. Cette fois, inutile de lui présenter le prince charmant. Elle l’a déjà en tête. Son nom : Philip Mountbatten, le duc d’Édimbourg, qu’elle rencontre pour la première fois à l’âge de huit ans. Rien que ça ! Pourtant la famille royale est hostile à ce mariage. Mais le cœur de la reine s’est prononcé. Ce sera donc un véritable mariage d’amour, à rebours des mœurs de l’époque, où les mariages arrangés sont la norme. Décidément c’est Queen of love !

Le « Never explain, never complain » fait tâche d’huile

Terrible retour à la réalité. C’est là où ça commence à pêcher. Elizabeth II tient parfaitement son rôle de reine qui ne laisse rien paraître, ni joie, ni tristesse, ni émotion, ni rien d’ailleurs. La réplique phare de sa Majesté était « Never explain, never complain » autrement dit “fais ton travail et tais toi” explique la présidente de la Fondation des Femmes, Anne-Cécile Mailfert, qui rappelle que son rôle n’était pas de militer pour la cause féministe. « Sa pratique de la règle monarchique laissera de côté toutes celles qui exprimeront une trop franche liberté : de sa sœur Margareth à Lady Diana et sûrement jusqu’à Meghan Markle”.

Servir l’establishment avant tout !

Comme vous l’aurez compris, la reine Elizabeth II ne devait sa célébrité qu’à son titre honorifique. Elle n’était ni actrice, ni chanteuse, ni militante, ni avocate. Son devoir était de servir la monarchie. Sa majesté n’avait pas le droit d’exprimer sa vision de la société, ni ses opinions politiques. En 96 ans, pas un seul mot sur l’égalité hommes-femmes. Idem sur les violences sexuelles, physiques et morales subies par les femmes. Alors arrêtons de se leurrer. La reine Elizabeth II féminine ? Assurément. Féministe ? A nuancer.