Pour les républicains, minoritaires au Royaume-Uni, la mort de la reine Elizabeth II est l’occasion de faire progresser leur cause.

Plusieurs mois pourraient s’écouler avant que le prince Charles ne soit couronné. D’ici là, les voix républicaines tentent de se faire entendre dans le pays et notamment celle de Graham Smith, fondateur et porte-parole de « Republic », le parti républicain britannique. Ensemble, ils réclament la fin de la monarchie.
Pourtant, le mouvement n’évolue pas vraiment. Selon un sondage Yougov, paru en juin dernier, 62 % des Britanniques pensent que le pays doit rester une monarchie, et seuls 22 % estiment qu’il faudrait élire un chef de l’État.
Et l’enterrement de la reine, qui a lieu aujourd’hui, éclipse encore plus leurs revendications. Mais Graham Smith reste très optimiste pour la suite. « La reine était la monarchie pour la plupart des gens, elle l’a été toute notre vie. Charles ne va pas hériter de ce niveau de considération et de respect, cela change vraiment toute la dynamique », assure-t-il dans le Guardian.
Charles III moins hype qu’Elizabeth II
Entre les pro et les antis, l’accueil du nouveau roi reste mitigé. Lundi 12 septembre 2022, quatre jours après la mort de la reine, le roi Charles III a entamé une tournée de son pays. Il s’est rendu en Écosse, avant de mettre le cap sur l’Irlande du Nord. Des centaines de personnes ont fait le déplacement à Édimbourg pour assister à la proclamation du nouveau roi d’Angleterre. Mais quelques républicains et indépendantistes en ont profité pour faire entendre leurs revendications. On a ainsi pu les entendre scander : « Abolissons la monarchie ! République maintenant ! »
Certains d’entre eux ont été arrêtés, provoquant la colère de Britanniques qui ont accordé leur soutien aux protestataires au nom de la liberté d’expression.
Car ne l’oublions pas, Charles III est nettement moins populaire que sa mère. Il y a un an, un sondage Yougov donnait 80 % d’opinions favorables à la reine contre 54 % à son fils. Sa succession au trône l’a cependant fait changer de dimension : 63% des Britanniques pensent désormais qu’il fera un bon roi, contre 32% en mai dernier.
Maintenir un royaume à flot
Charles III n’a pas l’intention de laisser se disloquer le royaume et a adressé un discours d’unité à la nation britannique : « Je ferai de mon mieux pour chercher la paix, l’harmonie et la prospérité des gens de nos îles et des territoires de notre royaume dans le monde entier. Pour cela, je sais que je serai accompagné par l’affection et la loyauté des personnes qui m’ont amené ici, et les conseils de leurs Parlements élus me guideront dans cette tâche. »
Mais les républicains comptent sur les jeunes, beaucoup moins attachés aux membres de la famille royale. Un autre sondage Yougov, réalisé en novembre 2021, donne un résultat sans appel : les 18-49 ans ont une opinion plus négative de la monarchie que les tranches d’âges plus élevées.
Sur son compte Twitter, le parti « Republic » assure avoir gagné 2 000 « followers » depuis la mort de la reine. Le groupe se félicite également d’avoir « recueilli de nombreux dons ».
Le mouvement « Succession appeal » (Appel à la succession) a aussi été lancé. Le but ? Récolter un maximum de dons afin de lancer une campagne massive contre la monarchie avant le couronnement de Charles III et aboutir à un référendum sur le futur de l’institution. Près de 25 000 livres (28 000 euros) ont déjà été récoltées. De quoi donner de l’espoir à ces républicains.