De retour de la COP 27, Emmanuel Macron reçoit, ce mardi, les représentants des 50 sites industriels les plus émetteurs de gaz à effet de serre en France. La séquestration du carbone sera évoquée lors des discussions.
L’enjeu est de décarboner l’industrie. Produire en France mais de manière plus écologique. Le président veut encourager les géants de l’industrie à investir en France, afin d’éviter la délocalisation. Afin de limiter le réchauffement climatique, le GIEC évoque parmi plusieurs solutions, celle de la capture durable du CO2 atmosphérique dans des « puits de carbone » et sa séquestration dans les sols.
L’Elysée est revenue sur la question de la géo-ingénierie, dans un article pour le groupe Centre France : « On a un intérêt particulier pour la question de la capture, de la séquestration et de la réutilisation du carbone. Il ne faut pas que la décarbonation de ces acteurs-là se fasse avec des technologies qui sont développées ailleurs ».
Qu’est-ce qu’un « puits de carbone » ?
Le terme « puits de carbone » renvoie aux réservoirs naturels ou artificiels qui absorbent le carbone présent dans l’air. Les différents types de puits de carbone naturels sont les arbres et les forêts, les océans et les sols.

L’enjeu est de préserver ces puits naturels, déjà affectés par le réchauffement climatique. Les océans, par exemple, grâce au corail et au plancton, auraient déjà absorbé près d’un tiers des émissions de carbone. La pollution des océans empêche leur capacité à absorber du carbone. Une décision importante a été prise hier, par Emmanuel Macron qui s’est positionné à la COP27 sur une interdiction complète de l’exploitation minière des fonds marins. Pour Camille Etienne, activiste climatique, « C’est une grande victoire pour l’Océan. » tweete t-elle sur son compte.
Il s’agit également, grâce à la géo-ingénierie, d’améliorer les mécanismes naturels. Il existe aussi des solutions plus expérimentales, comme le piégeage de carbone via des formations géologiques profondes. La géo-ingénierie, bien qu’elle soit une solution, ne suscite pas l’unanimité de tous les chercheurs.

Le biochar, nouvel or noir
Présenté par le GIEC dans son dernier rapport comme une « negative emission technology », une solution de séquestration de carbone de long terme dans le but de lutter contre le réchauffement climatique, le biochar est un charbon végétal. Une tonne de biochar permet d’absorber environ 3 tonnes de CO2 et améliore la fertilité des sols. Le biochar est considéré comme un puissant puits car il permet de piéger le carbone durant des centaines d’années. Un atout de taille dans la lutte contre le réchauffement climatique. Reste encore à démocratiser son utilisation dans les années à venir.

Planification française : la SNBC
Dans une vidéo YouTube, Clothilde Tronquet, chercheuse à I4CE, l’Institut de l’économie pour le climat revient sur la stratégie nationale française en matière de séquestration de carbone. La SNBC, stratégie nationale bas carbone, « prévoit qu’en 2050, on séquestrera autant de carbone que ce qu’on émettra ». Cela implique des bouleversements majeurs dans chacune des filières, avec beaucoup d’ambition dans celle du bois ou encore l’arrêt de l’artificialisation des sols. Le volet de captage et de stockage de carbone sera davantage développé dans les années à venir.