Une partie des négociations de la COP27 seront orientées vers la création d’aides pour se parer contre les dommages causés par le réchauffement climatique. Dans le Pas-de-Calais, certaines communes luttent déjà contre les conséquences de l’érosion côtière avec des mesures parfois coûteuses faisant face à certains blocages.
Sur la Côte d’Opale, les collectivités font face au phénomène d’érosion. Le littoral dunaire évolue au fil des aléas climatiques. Sur les plages, épis rocheux, barrières et digues sont installés pour tenter de ralentir l’avancée de la mer. Aux premières lignes : les collectivités territoriales, qui doivent étudier, prévoir et financer les mesures de protection et d’aménagement. La communauté d’agglomération des 2 baies en Montreuillois (CA2BM) est l’une d’entre elles. Couvrant 42 communes du Pas-de-Calais, elle doit piloter et financer plusieurs aménagements, allant de l’ensablement de plages au renforcement de digues.
Sur le secteur couvert, les communes connaissent des situations différentes : certaines lignes littorales ne reculent que d’une cinquantaine de centimètres par an, quand d’autres reculent de plusieurs mètres. « On a un cas d’école, le bois de Sapins, au sud de Berck, qui subit l’érosion par le fleuve de l’Authie et par la mer », explique Romain Roger, directeur de cabinet du président de la CA2BM. À cet endroit, selon les données de Géolittoral, le recul du trait de côte serait supérieur à trois mètres par an. La moyenne annuelle atteindrait même neuf mètres depuis 2019 selon la communauté d’agglomération.

Sur ce site, la collectivité a lancé un projet de réensablement du littoral par la reconstitution de dunes. Le chantier, qui doit débuter mi-novembre, est chiffré à plus de quatre millions d’euros. Celui-ci a pu bénéficier du Programme d’Actions de Prévention des Inondations (PAPI) et a été financé en partie par l’État et l’Union Européenne. « Mais ce n’est pas le cas de Merlimont, où l’on a, à ce jour, aucun financement externe, sur un projet à douze millions d’euros », détaille le directeur de cabinet. Située plusieurs kilomètres au nord du « Bois de Sapin », la ville doit restaurer sa digue de 900 mètres en front de mer. Pour le moment, seules la Communauté d’agglomération des 2 baies en Montreuillois et la ville de Merlimont peuvent financer le projet. De fait, la nouvelle date de lancement du chantier, depuis longtemps repoussée, est pour le moment inconnue.
Par ailleurs, les projets se heurtent parfois aux lois de la mer et de l’artificialisation des sols, ce que dénonce le chef de cabinet : « Sur le réchauffement climatique, on doit rester vigilants, mais on est bloqués entre le temps administratif et le rythme de l’érosion ». Pour autant, il relativise : « sur notre territoire, on n’est pas dans l’inquiétude, on n’a pas de maisons au bord de falaises au point de s’effondrer ».