
En début d’après-midi, le départ de la 12e édition de la Route du Rhum a enfin été donné à Saint-Malo après le report dimanche dernier pour des conditions climatiques défavorables. Ce retard à l’allumage a offert une rallonge du rayonnement de cette course sur la cité des corsaires.
Tous les quatre ans, la ville de Saint-Malo voit une vague déferler sur elle avec plusieurs millions de visiteurs lorsque la Route du Rhum pose ses voiles avant le départ. Un événement qui se ressent à l’office de tourisme malouin qui tourne à plein régime. « Avec le départ repoussé on n’arrête pas, on croûle sous les appels et on en reçoit beaucoup plus que d’habitude », avoue Clémence, hôtesse d’accueil à l’office du tourisme, entre deux coups de fil. Une hausse qui se ressent jusqu’aux sociétés maritimes comme Les Bateaux rouges, qui propose des croisières sur la côte d’Émeraude. Pendant les deux semaines qui précèdent le départ, la gestionnaire de cette entreprise confie : « c’est comme une deuxième saison pour nous ». Pour l’occasion, elle propose même un suivi du départ de la course, en mer sur un bateau. 249 euros pour être aux premières loges. Tout est complet.

Le « village » de la Route du Rhum attire
La ville malouine a également pu compter sur le « village » installé spécialement pour l’occasion du 25 octobre jusqu’au départ. Les deux millions de visiteurs attendus et qui ont été au rendez-vous ont ainsi pu découvrir tous les bateaux amarrés dans les deux bassins du port malouin. Une aubaine pour le Saint-Malo intramuros. A l’hôtel trois étoiles France Chateaubriand, qui propose des chambres allant de 118€ à 293€, « on a senti une différence il y a trois semaines où les appels ont vraiment augmenté. Même aujourd’hui on reçoit encore des appels pour des réservations mais on est complet », explique Adèle, réceptionniste. Même constat pour l’hôtel Bristol Union qui tourne « comme en plein été » selon sa responsable Aurélie. Depuis l’installation du village, elle affiche complet. Cependant, certains commerçants ne voient pas cet événement d’un bon œil. C’est le cas de Caroline, gérante d’un magasin de vêtements : « l’impact est nul pour les commerçants intramuros. Les gens sont sur le port et ne sont plus dans nos magasins. » Mais celle qui accuse une perte de chiffres pendant cette période apparaît seule à subir cette situation.
Les commerçants de Saint Malo ravis
Chez Charlie, responsable dans la cité malouine du restaurant Le Lion d’Or, l’unique moment où son restaurant accuse une baisse d’affluence est le jour du départ. Tous les visiteurs s’agglutinent sur la côte pour voir les voiliers disparaître à l’horizon. Sinon, « pendant deux semaines c’est noir de monde ». Charlie explique que les restaurants à Saint-Malo intramuros ferment après les vacances de la Toussaint. Mais avec le report du départ, ce dernier a décidé de rester ouvert. « Il y a même des équipages qui sont venus et j’en ai même refusé parce que j’étais complet », s’enthousiaste-t-il.
Pour attirer toujours plus de spectateurs, l’organisation essaie d’innover avec les parades quotidiennes des équipages sur leur coque. Un choix payant puisque dans un article du Télégramme, Oscar Le Gendre, président de l’UMIH 35 Côte d’Émeraude, déclare que la Route du Rhum « permet de franchir la barre des 90% de remplissage voire d’atteindre les 100% pour certains établissements hôteliers sur une semaine ». Une réussite organisationnelle et commerciale qui, tous les 4 ans, voit l’été se prolongé début novembre à Saint-Malo. Mais au-delà du rayonnement économique, l’image de la ville est également au cœur de la Route du Rhum. « La ville investit 2.20 millions d’euros pour la promotion, renforcer l’attractivité et développer l’aspect économique », selon Nicolas Belloir, adjoint au Maire aux Finances, toujours dans le Télégramme.
Prochain rendez-vous en 2026 !
2 réponses à “La Route du Rhum enivre l’économie de Saint-Malo”
Très bel article, bien complet et bien documenté !
Super cet article. Un auteur plein de promesses