Record de covoiturage : une solution pour faire des économies en pleine inflation


Les plateformes de covoiturages ont enregistré une fréquentation record. 2,7 millions d’utilisateurs depuis janvier 2023. Dans un contexte de forte inflation, Blablacar et les autres sont devenus de véritables armes pour économiser des frais sur les trajets longs ou du quotidiens, de type domicile-travail.

« J’ai économisé 105 € sur mon trajet ». Membre Blablacar depuis janvier 2013, Delphine B. a accueilli trois autres passagers sur un aller Bretagne-Paris. Elle n’a donc payé qu’un quart du voyage en voiture. L’ « ambassadrice » — Blablacar attribue des grades à ses utilisateurs — a déjà réalisé 33 trajets avec l’application. Sa motivation principale : réduire le coût de ses voyages. Viennent ensuite les aspects environnemental et solidaire. 

Le gouvernement a révélé un record du nombre de trajets réalisés en covoiturages depuis janvier 2023.

Un million de trajets ont été réalisés en covoiturage au mois de mars, le double de l’an dernier à la même période, a indiqué le gouvernement. La raison de cette hausse, une « inflation plus importante qu’avant », selon Blablacar, leader dans le partage de véhicule. 

Blablacar compense l’inflation

« Tous les prix ont augmenté. L’assurance, le carburant, le nettoyage. » Le covoiturage permet à Delphine B. d’absorber la hausse de ces frais, mais pas complétement. Il lui arrive donc « de gonfler [ses] tarifs », notamment dans les périodes de fortes affluences, comme le week-end de Pâques. Blablacar propose un montant pour chaque course, que les conducteurs ne sont pas tenus de suivre. Pour la cadre supérieure, cette somme ne prend pas en compte l’inflation de près de 6 % et le prix du litre de carburant qui frôle aujourd’hui les 2 euros. 

Dans ce contexte, Blablacar a enregistré une « activité record » au mois de mars.  « Un million de trajets longue distance et 250 000 déplacements quotidiens rien que pour le mois de mars. C’est deux fois plus que l’an passé. », fanfaronne-t-on au sein de l’entreprise. 

Jean-Yves L., retraité, a observé une intensification des échanges sur l’application au cours des dernières années. « Aujourd’hui, il y a un départ toutes les dix minutes entre Nantes et Morlaix [(Bretagne)]. En 2009, c’était à peine trois par jour. » Adepte de Blablacar, le Breton réalise tous ses longs trajets en covoiturage. Une façon d’économiser des frais et de faire des rencontres, à l’instar d’un cracheur de feu récupéré à Notre-Dame-des-Landes.

Economiser de l’argent avec sa voiture

La conjoncture économique actuelle favorise certes le recours au partage de véhicule, mais la politique volontariste du gouvernement n’y est pas pour rien. En décembre dernier, le ministère de la Transition écologique, lançait Le Plan national covoiturage du quotidien. 150 millions d’euros destinés à favoriser la collectivisation des voitures. Trois axes majeurs ont été réfléchis : une prime de 100 € pour les nouveaux utilisateurs Blablacar, dont « l’effet commence tout juste à se voir » confirme l’entreprise ; une aide d’un euro pour toutes les collectivités déjà engagées sur la question du covoiturage ; 50 millions d’euros voués à développer des aires de covoiturage et des voies dédiées aux véhicules partagés. 

Près de 2 000 € pourraient être économisés chaque année par les conducteurs qui recourent au covoiturage, selon les estimations gouvernementales. Encore 15 millions de Français se rendent quotidiennement au travail, seuls dans leur voiture. En partageant leur trajet, ils pourraient alléger la planète de 4,5 tonnes de CO2, toujours d’après les chiffres du gouvernement. 

Camille Moreau