
Les chiens sauveteurs sont devenus indispensables dans la recherche de personnes ensevelies dans les décombres. Mais pour être efficaces sur le terrain, les pompiers à quatre pattes comme leurs maîtres doivent suivre une formation rigoureuse.
Alors que les enquêteurs ont identifié quatre corps dans les décombres de l’immeuble rue Tivoli à Marseille, les marins-pompiers, accompagnés de leurs chiens, cherchent encore les deux autres personnes qui seraient ensevelies sous les gravats. Avec plus de 300 millions de cellules olfactives, ces animaux ont des capacités à traquer des odeurs incomparables à l’homme. Ils devront pourtant suivre de longues formations pour être capable de travailler aux côtés des pompiers.
« En général, un bon chien peut être entraîné en deux ans pour devenir chien-sauveteur », affirme Gilles Weick, le directeur des Équipes Cynotechnique de Recherche et Sauvetage, une association qui entraîne les chiens au secourisme.
Afin d’intégrer une équipe cynotechnique, c’est-à-dire, d’intégrer la spécialité qui travaille avec les chiens au sein de l’unité de sauvetage et déblaiement, des stages de formations sont ouverts aux sapeurs-pompiers et aux militaires du bataillon des marins-pompiers de Marseille. Ils seront évalués sur différents critères : des épreuves théoriques permettant de contrôler les connaissances du maître sur l’entretien du chien, des exercices d’obéissance où le chien doit répondre aux rappels au pied – sous peine d’être éliminé – et des exercices de recherche, dans lequel le chien est amené à suivre une piste.
« Au début, on leur apprend à chercher l’odeur de leur maître en leur faisant une piste sur le sol avec de la viande, explique Gilles Weick. Quand ils arrivent à retrouver leur maître, ils reçoivent une récompense. Petit à petit, la personne va se placer de plus en plus loin – sur des dizaines de mètres, puis sur des centaines. À la fin, les chiens pourront même être capables de retrouver une piste 72 heures après le passage d’une personne. »
Bien que les chiens de secours ne puissent pas toujours trouver toutes les personnes disparues, ils ont permis aux équipes de sauvetage d’augmenter leur taux de chance de retrouver rapidement des personnes incapables de répondre aux appels de sauveteurs selon un rapport de la Direction générale de la Sécurité civile et de la gestion des crises. Ils sont capables de suivre une piste avec leur odorat seulement, chose inconcevable pour les humains.

Une opération en plusieurs étapes
Une fois le pompier admis, il pourra rejoindre une équipe cynotechnique. Celle-ci est composée d’un sapeur-pompier, appelé conducteur cynotechnique (« cyno ») et d’un chien. Cette équipe est dirigée par un chef d’unité cynotechnique.
L’unité est envoyée sur le terrain avec l’autorisation du département des services d’incendie et de secours, qui leur indique où ils doivent aller, et pour quelle durée. Une fois sur place, lors d’un effondrement comme à Marseille, le chef de l’unité se renseigne auprès du département sur la gravité des dégâts et le nombre de personnes encore portées disparues.
Après avoir détendu leurs chiens à l’écart du site, les cynos se présentent au chef de l’unité pour prendre connaissance des zones à explorer. Les chiens sont ensuite envoyés renifler les pistes, et signalent en aboyant lorsqu’ils trouvent une victime sous les décombres. Le canidé est alors mis en retrait, et des pompiers de l’unité de déblaiement utilisent le matériel nécessaire pour dégager les décombres et sortir les personnes ensevelies.
Lors de l’opération rue Tivoli, une dizaine de chiens pompiers ont été déployés pour retrouver les victimes.