
Face à l’inflation et à l’enjeu climatique, les Français sont de plus en plus nombreux à se tourner vers les boutiques de seconde main pour faire leurs cadeaux de Noël. Une démarche qui fait du bien à la planète comme au porte-monnaie. Reportage dans deux boutiques parisiennes.

La boutique solidaire du 15ème arrondissement de Paris est très discrète dans la Rue Saint Charles mais les clients sont bien au rendez-vous. Anna est venue pour s’acheter un manteau « bien chaud » au vu des températures qui avoisinent les 0 degrés dans la capitale. La trentenaire en profite même pour faire du repérage : « Je pense revenir dans la semaine pour acheter quelques cadeaux de Noël pour ma famille« . Si Anna a une conscience écologique, cette démarche est plutôt liée à l’augmentation des prix : « Cette année, le budget est plus serré donc je vais essayer d’acheter de belles choses mais à petit prix, ici c’est le paradis pour ça« .

Valérie Le Cossec, gérante de la boutique, ne cache pas sa joie face à cet engouement pour la seconde main : « Les gens font de plus en plus attention lorsqu’ils achètent des vêtements, pour des questions financières ou pour des questions écologiques, mais c’est une bonne nouvelle pour la planète« . La tranche d’âge de la clientèle du magasin est assez large : de 7 à 80 ans. Mais ce sont généralement des femmes proches de la retraite, des trentenaires ou des jeunes de la génération Z. En ce début de mois de décembre, ces clients sont déjà nombreux à être passés par la boutique pour faire des cadeaux de Noël : « Souvent, ils ne connaissent pas vraiment les goûts des membres de leur famille donc ils achètent des foulards ou des bonnets pour ne pas prendre de risque« .
Des jouets responsables
A quelques rues de la boutique solidaire, Tony Chartier, ancien contrôleur qualité au marché de Rungis, tient un magasin de jouets depuis plus d’un an : La Miocherie. Le concept : vendre des jouets neufs fabriqués en Europe , surtout en France, et des jouets de seconde main, donnés ou troqués par les habitués du lieu. Le déclic pour le père de deux enfants, c’était pendant le confinement : « J’ai remarqué que mes enfants avaient beaucoup de jouets qui ne servaient pas ou qui venaient d’Asie, ce n’est plus possible aujourd’hui« . Cette initiative plaît aux habitants du coin qui viennent donner, troquer ou acheter des jouets, depuis son ouverture en octobre 2021 : « La nouvelle génération de parents est vraiment fan du concept, il y a une vraie prise de conscience… Pourquoi acheter des jouets qui ont fait le tour du monde quand on peut en avoir tout près de chez soi ? » insiste Tony Chartier. A l’approche des fêtes de fin d’année, la clientèle afflue à la Miocherie. Romain, père d’un petit garçon, est venu faire ses courses de Noël. Il a jeté son dévolu sur plusieurs jouets en bois de seconde main, une façon de faire plaisir à ses enfants, tout en faisant attention à son budget et à la planète.
Marianne Leroux
Soyez le premier à commenter