Malgré l’inflation, les gourmandises de Noël trouvent preneurs

Le Salon Saveurs des Plaisirs Gourmands s'est déroulé du 2 au 5 décembre à la Porte de Champerret à Paris. © Mara Noury

Au Salon Saveurs des Plaisirs Gourmands à la Porte de Champerret (Paris), le saumon, le champagne et les chocolats ont eu la côte. L’effet « post-Covid », incitant les gens à sortir et consommer, a semblé surpasser celui de l’inflation et de la baisse du pouvoir d’achat. Un soulagement pour les producteurs, après une année très difficile. 

Caviar, truffe, fromage, confiseries… En arpentant les allées du Salon Saveurs des Plaisirs Gourmands, on ne sait plus où donner de la tête. Postés derrière leurs stands, les producteurs interpellent et proposent de déguster leurs spécialités. Quelques ultimes tentatives d’écouler la marchandise en ce dernier jour de salon, qui s’achève ce lundi 5 décembre. Même si dans beaucoup de vitrines, il ne reste pas grand-chose.

« On a fait des journées non-stop, avec une queue immense tous les jours« , témoigne Éric Degert, éleveur et producteur de canard dans les Landes. Son produit attire les foules : le foie gras multi-médaillé. « Il y a eu un effet d’annonce parce que les gens pensaient qu’il n’y en aurait pas« , explique l’éleveur. En raison de l’épidémie de grippe aviaire, les agriculteurs ont été forcés d’abattre de nombreuses bêtes. Répercussion directe sur la production d’Éric : « il me manque trois tonnes de foie gras. Et en plus, le prix des céréales a doublé. Donc j’ai été obligé d’augmenter mes prix de 10 à 15%. On est à flux tendu. »

Contrôler les prix

La hausse des prix n’a pas épargné les producteurs, obligés d’ajuster leurs prix comme ils le peuvent. À la fromagerie La Palette à Fromage : « on a tout augmenté, sauf nos produits d’appel : le comté et la tomme à la truffe. » « On répercute sur nos marges, on ne peut pas se permettre de monter les prix, sinon les gens n’achèteront pas« , affirme Alice Doury, productrice de champagne dans la Marne. « On essaye plutôt de toucher à nos salaires« , complète Maryse Bellanger, artisane chocolatière au Mans.

Alors le succès du salon soulage unanimement les exposants. Cette année, entre 15 000 et 16 000 personnes seraient venues sur place. « C’est plus que l’année dernière » affirme Héloïse Salgues, responsable communication de l’événement. En 2021, c’était masque et pass sanitaire obligatoires. « Cette année les gens ont besoin de se lâcher ! » pense Maryse Bellanger.

mettre le prix

Michèle et Catherine, deux amies retraitées, découvrent le salon pour la première fois. Michèle est venue acheter du saumon pour le réveillon du 24. « C’est plus cher qu’en supermarché, mais il y a la qualité, et on peut goûter ! » Serge Beaumont, directeur commercial de Dom Petroff, producteur de caviar et poissons fumés, confirme que malgré la hausse de 30% des prix du saumon, la clientèle reste fidèle. « Les gens connaissent nos produits et acceptent de mettre le prix. »

Héloïse Salgues précise : « au salon, il y a beaucoup d’habitués. La clientèle a un certain pouvoir d’achat. » Car, comme certains le chuchotent dans les files d’attente des stands, « du saumon à 100 euros le kilo, tout le monde ne peut pas se le permettre. »

Mara NOURY

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