POLITIQUE. Le projet de loi immigration « voué à l’échec », selon plusieurs associations

Plusieurs associations d'aide aux exilés se sont réunies au siège d'Amnesty international, lundi 5 décembre 2022. ©Lola DUFEU

Le projet de loi immigration fera l’objet d’un débat sans vote à l’Assemblée nationale mardi 6 décembre 2022. Les associations de défense des exilés ont d’ors et déjà fait part de leur mécontentement. Reportage au siège d’Amnesty International. 

Les associations de défense des exilés sont « gravement inquiètes ». Elles l’ont fait savoir lors de la conférence de presse organisée lundi 5 décembre 2022 au siège d’Amnesty International. L’ONG de défense des droits de l’homme et une vingtaine d’autres associations se sont réunies pour faire pression sur le gouvernement, à la veille du débat sur le projet de loi immigration, programmé le mardi 6 décembre à l’Assemblée nationale. Dans leur viseur, notamment : l’absence de propositions sur les conditions d’accueil des personnes étrangères, sur le plan de la santé, de l’école, ou des discriminations. 

« On ne peut pas transiger avec le droit d’asile, ce n’est pas une question de charité« , a déclaré Jean-Claude Samouiller, le président d’Amnesty International. ©Lola DUFEU

Débit rapide, ton assuré. Fanélie Carrey-Conte, nouvelle secrétaire générale de La Cimade, est la première à prendre la parole. « Ces mesures éparses sont au mieux imprécises, au pire porteuses de lourdes menaces pour le respect des droits des exilés, s’alarme-t-elle. Cet énième projet de loi ne peut que conduire à un échec. » L’ex-députée pointe ensuite successivement « l’assimilation entre étrangers et délinquance » et « les dysfonctionnements graves dans l’accueil de ces personnes », avant de prôner une autre approche de l’immigration : « penser accueil et solidarité, plutôt que fermeture et repli ». 

Équité et humanité 

« Les personnes qui arrivent ont décidé de partir. Il leur a fallu volonté, intelligence et ténacité. C’est une chance sociale, économique pour notre pays. Au lieu de les accueillir dignement, on leur applique un processus répressif inimaginable », complète le président de l’association Tous migrants. Bchira Ben Nia, porte-parole du collectif Sans Papiers 75, prend alors l’exemple des conditions d’accueil des étudiants exilés : « on demande qu’un accès à la formation, fondé sur l’équité et l’humanité, leur soit garanti ».

Le projet de loi sera examiné début 2023 et soumis au Sénat, avant d’être voté par l’Assemblée nationale au printemps. Augmentation des expulsions, régularisation des travailleurs sans-papiers uniquement dans les secteurs en tension, refonte de la cour nationale du droit d’asile… Pour l’heure, le texte semble bien loin d’emprunter la voie d’un meilleur accueil.  

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Lola DUFEU

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