Art numérique : de la galerie d’art au NFT

La Galerie Danysz accueille l'exposition 7.1. Obvious jusqu'au 14 janvier. Crédit : Audrey Guettier

Les Sept merveilles du monde antique dessinées par une intelligence artificielle. C’est le pari artistique de la première exposition du collectif français Obvious qui allie le numérique et le physique à la Galerie Danysz.

La dernière fois que le collectif français Obvious s’est lancé sur le marché de l’art, il a fait une vente record de 432.500 dollars pour son œuvre Edmond de Belamy créée grâce à une intelligence artificielle (IA) en 2018. A l’époque, c’est la première fois qu’une oeuvre issue d’une IA se retrouve dans une maison de vente aux enchères. Cette fois-ci, les trois Français proposent leur première exposition 7.1. Obvious à la Galerie Danysz avec le même procédé : celui de l’art génératif associée à une intelligence artificielle.

C’est un tournant”, affirme la galerie Danysz. Au cœur du XIe arrondissement, sa fondatrice Magda Danysz a choisi le collectif Obvious et sa série des sept merveilles du monde antique pour s’y installer jusqu’au 14 janvier prochain. La spécificité ? Sept oeuvres d’art réalisées par des algorithmes. En soit, ce n’est pas une nouveauté. Vera Molnar, peintre d’origine hongroise, fait partie des pionnières de l’art génératif depuis les années 70.

Une infinité de possibilités

Hugo Caselles-Dupré, Pierre Fautrel, Gauthier Vernier, les trois hommes du collectif Obvious, continuent de creuser le monde de l’art génératif et de l’intelligence artificielle. Ce sont deux courants différents. Le premier, l’art génératif, est un procédé de création assistée d’un algorithme codé de A à Z par l’artiste. Pour le second, l’artiste programme l’intelligence artificielle (IA) à l’origine de l’œuvre d’art. Mais la question de la paternité ne se pose pas. L’IA ou l’algorithme ne sont que des outils utilisés dans le processus de création. « Comme le pinceau pour un peintre« , confirme la galerie Data, spécialisée en art génératif dans le XIe arrondissement.

Sept huiles sur toile tranchent avec les murs immaculés de la galerie Danysz. Pour chaque oeuvre, le trio a travaillé avec des historiens pour parfaire leur algorithme. Inspirés des oeuvres de l’écrivain de science-fiction Alain Damasio, Obvious a modelé son IA pour recréer les merveilles disparues comme le Colosse de Rhodes, la cité de Babylone ou le phare d’Alexandrie.

Chaque création s’accompagne d’un NFT, un certificat de propriété et de traçabilité de l’oeuvre. Sur la plateforme de vente d’oeuvres d’art numérique SuperRare, le collectif propose la version numérique de ces réalisations. Une offre à plus de 3.000 euros a été faite pour le Colosse de Rhodes. Un prix bas pour un marché qui émerge dans le monde de l’art contemporain.

Audrey GUETTIER