Bras de fer entre RTE et les syndicats

Au siège de RTE le mardi 6 décembre 2022 au matin, se prépare les négociations salariales du lendemain

L’intersyndicale de RTE organise mardi 6 décembre 2022 une grève « préventive ». L’objectif : réclamer de meilleure rémunérations, alors que l’ultime négociation salariale se tiendra dès le lendemain, le mercredi 7 décembre.

Dans un contexte de forte inflation, les grèves dites « préventives » se multiplient sur le sol français. Mardi 6 décembre 2022, c’est à RTE d’être concerné. « Les 4 syndicats ont appelé à cesser le travail, en posant a minima 1H de grève dans la journée » détaille Hubert-Dubois-Deborde, délégué syndical Force-Ouvrière.

Si, à deux pas de la Grande Arche de la Défense, le siège social de l’entreprise reste calme, en interne on se prépare à l’ultime négociation salariale du lendemain, mercredi 7 décembre.

Une ultime négociation

Ultime, car cela fait déjà plusieurs semaines que l’intersyndicale (composé de la CGT, la CFDT, FO et le CFE) réclame une augmentation des salaires. Le 22 novembre 2022, des premières négociations s’étaient déroulés, sans parvenir à satisfaction. Dans un communiqué, la CGT affirme que « le directoire n’entend lâcher qu’un seul niveau de rémunération (2,3 %) pour compenser l’inflation 2022-2023 ». Un chiffre en deçà des attentes du syndicat, qui réclame pour sa part une augmentation de 6,9%.

Une comparaison avec EDF et Enedis

Un cadre de RTE, qui préfère rester anonyme, comprend l’agacement. « EDF et Enedis ont trouvé des compromis avec leurs syndicats, alors forcément on sait que ça passe mal auprès des nôtres ». Une frustration confirmée par Hubert Dubois-Deborde, délégué syndicale Force Ouvrière. « Nous voulons de la stabilité, des rémunération pérennes. Et RTE a les moyens de les financer ». Pour l’intersyndicale, un accord est crucial pour apaiser les tensions au sein de l’entreprise.

Un climat social délétère

Car depuis plusieurs mois, le climat social ne cesse de se dégrader. Début octobre, quatre employés étaient convoqués aux locaux de la DGSI. En cause, une plainte contre X déposé par RTE. Le gestionnaire soupçonnait des sabotage sur le réseau électrique, dans le cadre de mouvements sociaux survenus l’été. Pour la CGT, l’action de RTE représentait une « criminalisation du droit de grève », pour « taire les revendications salariales ». L’affaire s’était encore envenimé le 17 octobre 2022, avec le suicide de l’un des suspects, un technicien de 29 ans.