Les cas de Covid s’envolent, pas les ventes de masques

Dans les rayons de ce magasin parisien, les boites de masques attendent des clients. Crédit : Flavien Gagnepain

En ce début décembre, le froid fait son grand retour, et le Covid avec. Les cas explosent, et la France est maintenant touchée par ce qu’on peut déjà appeler une neuvième vague. Pourtant, les visages portant un masque restent peu nombreux.

Dans une rame de métro parisien pourtant bien remplie, les masques se comptent sur les doigts de la main. Même chose dans les magasins ou dans la rue. Et ce malgré la hausse des cas de Covid partout dans le pays. En moyenne sur la semaine écoulée, près de 60 000 tests se sont révélés positifs. Et cette hausse sur répercute à l’hôpital, où tous les indicateurs sont en hausse.

Monia, pharmacienne dans le IIIe arrondissement de Paris, hausse les yeux quand on lui demande si les ventes de masques ont augmenté ces derniers temps : « Pas du tout ! Ceux qui viennent en acheter, c’est parce qu’ils vont chez leur médecins ou à l’étranger, pas par prévention. »

Face à la montée des cas, des mesures devraient être annoncées, à commencer par le retour de l’obligation du retour du masque dans les transports en commun comme lors des précédentes vagues. Mais il n’en est rien : « Les Français n’anticipent jamais, c’est toujours à la dernière minute, sur la corde raide », peste Monia derrière la vitre fixée sur son comptoir. « Mais s’il y a bien quelque chose qui a changé, c’est que les gens ont le réflexe du masque dès qu’ils ont un rhume ou qu’ils prennent froid. »

L’obligation se fait attendre

« Les gens pensent que s’ils sont vaccinés, c’est bon, ils n’ont plus besoin du masque, souffle un préparateur en pharmacie. Nos stocks n’ont pas bougé, on ne fait pas plus de commandes. » Même constat au Monoprix d’en face : « C’est bien calme… Mais jusqu’à quand ? », s’interroge Florence, une vendeuse.

Pour l’instant, le gouvernement n’impose pas le port du fameux masque. Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran invite simplement les Français « à la responsabilité ». Et ce malgré l’injonction du Covars (le comité successeur du Conseil scientifique) à revenir à son obligation. Le comité doit rendre un avis sur la question dans les prochains jours. Reste à savoir si le gouvernement attendra, comme les Français, le dernier moment.