Réintégrer les soignants non vaccinés, une loi « dans l’intérêt supérieur du pays » pour le RN

La proposition de loi sur les soignants occupe la quatrième place de la niche RN, derrière une aide aux victimes de violences conjugales ou la suppression des zones à faibles émissions. © Nicolas Ghorzi

Le Rassemblement national bénéficie pour la première fois d’une niche (ou journée d’initiative parlementaire) le 12 janvier. L’occasion pour le groupe de remettre à l’ordre du jour une proposition qui fracture l’Hémicycle : la réintégration des soignants non-vaccinés.

« Nous discuterons d’un sujet qui trouvera, je n’en doute pas, une large majorité : la réintégration des soignants non vaccinés ». Mardi 6 décembre, Marine le Pen a annoncé en conférence de presse reprendre en l’état le texte de la députée insoumise Caroline Fiat au menu de sa niche parlementaire – qui permet une fois par an, à chaque groupe minoritaire de choisir les textes examinés l’Assemblée. Le 24 novembre dernier, le texte était sur le point d’être adopté : la NUPES, LR et le RN étaient pour. Dénonçant une « proposition antivax et complotiste », seule la majorité s’y opposait . Mais a dénoncé Marine le Pen, une « scandaleuse obstruction gouvernementale » l’a empêchée. En catastrophe, les élus Renaissance, Horizons et Modem ont déposé plus de 250 sous-amendements pour ralentir le travail de l’Assemblée. Empêchant ainsi l’étude du texte avant minuit, heure d’extinction de l’adoption des textes.

Répondre « aux préoccupations des Français »

C’est Frédéric Falcon, député RN de l’Aude, qui porte la proposition de loi. Sa volonté ? « Redonner aux Français la possibilité d’être soignés dignement ». Selon Marine le Pen, 15 000 soignants sont ainsi empêchés de travailler. Seulement quelques centaines d’après le ministère de la Santé.

Frédéric Falcon l’assure, cette mesure « fragilise le système hospitalier ». Et assure que les soignants bénéficieraient, dans le cas du vote de sa proposition, d’une rémunération rétroactive. En campagne présidentielle pendant la crise sanitaire , Marine Le Pen portait déjà cette mesure.

La volonté du groupe est claire : « passer au-dessus des fractures partisanes » et mettre en porte-à-faux les élus favorables à la mesure, mais qui refusent de voter avec l’extrême-droite. Plus largement, c’est la possibilité de mettre à son crédit une proposition qui fait consensus parmi les Français. La présidente du premier groupe d’opposition l’a rappelé : « nous prenons les voix d’où qu’elles viennent ». L’invitation est lancée.