
Julia Sedefdjian, cheffe du restaurant parisien étoilé Baieta, a rejoint ce mardi les équipes du restaurant universitaire de Paris 8 pour concevoir un menu gastronomique. 1300 étudiants ont pu en profiter.
Ce mardi midi à l’université Paris 8 à Saint-Denis, pas de frites ou de pizza, mais un menu unique conçu par l’une des rares femmes étoilées au guide Michelin. Julia Sedefdjian, cheffe du restaurant gastronomique Baieta, dans le 5ème arrondissement de Paris, est arrivée tôt ce matin, à 6 heures 45, pour dresser les entrées et garnir les choux à la vanille. « Pour concevoir la carte, je me suis inspirée de ce que j’aimais cuisiner chez moi », confie-t-elle en servant directement le plat principal aux étudiants, avec son tablier noir. Son restaurant compte une quarantaine de couverts, et c’est un véritable défi pour elle que de servir 1300 repas, avec des produits quasiment tous frais et faits maison. D’autant plus que cet événement est soumis à un cahier des charges strict pour garantir le prix habituel de 3,30 euros ou 1 euro pour les boursiers. « Un repas ici c’est 1,50 euro de coût de production et on l’a légèrement dépassé tout en restant cohérent », explique Fabien, le chef du restaurant universitaire.

Tout part d’une lettre envoyée au restaurant
Deux entrées (salade de pois chiche et salade de carottes), deux plats (un curry de poisson et un curry de patate douce) et deux desserts (chou à la vanille et tiramisu) figurent au menu. « Le plat végétarien était très bon et j’ai beaucoup apprécié le tiramisu, même si je ne suis pas fan de café à la base », indique Luna, 18 ans, étudiante en première année de science politique à l’université de Paris 8. Elle déjeune avec ses camarades de promotion, qui ont eu connaissance de l’événement ce matin. « Il y a des étudiants qui sont venus nous distribuer des flyers », explique sa copine Alicia. « On pensait avoir des frites, comme les autres jours« , rebondit Emma en ricanant.
Si cette initiative a eu lieu, c’est grâce à un défi lancé par le CROUS de Créteil. « J’ai choisi d’envoyer directement une lettre au restaurant cet été et la cheffe m’a répondu en septembre, témoigne Maleka Mayemba, la responsable communication. Le but, c’est de montrer que l’on peut aussi manger sain dans un restaurant CROUS qui compte quand même 30% de boursiers. »
De son côté, la plus jeune cheffe étoilée de France, âgée de 27 ans, se réjouit de la tenue de cet événement. « Je suis sensible à la précarité alimentaire des étudiants, et à la précarité des jeunes en général », partage celle qui accueille des jeunes en difficulté comme stagiaires ou apprentis dans son restaurant, proposés par des associations, dont la Croix-Rouge.