La guerre en Ukraine défendue par le trafiquant d’arme russe Viktor Bout

Crédits : AP, Apichart Weerawong

Libéré le samedi 10 décembre 2022 par les Etats-Unis en échange de la basketteuse Brittney Griner, Viktor Bout a affirmé soutenir l’offensive russe en Ukraine. L’homme de 55 ans est principalement connu pour ses activités de trafiquant d’armes.

« Si j’en avais la possibilité et les compétences nécessaires, je me porterais volontaire ». Sitôt sorti de sa geôle américaine, le trafiquant d’arme Viktor Bout a annoncé son soutien à l’offensive russe en Ukraine. Dans une interview exclusive pour le média Russia Today le samedi 10 décembre 2022, l’homme de 55 ans a même soutenu que l’attaque aurait dû avoir lieu plus tôt, dès 2014 et l’annexion de la Crimée.

Arrêté en Thaïlande en 2008, il a été condamné aux Etats-Unis à 25 ans de prison pour trafic d’armement puis libéré le jeudi 8 décembre 2022 dans le cadre d’un échange avec la basketteuse américaine Brittney Griner. Ses déclarations n’ont pas surprises.

De forts liens avec l’Etat russe

Surnommé « le seigneur de la guerre » par les médias et inspiration première du film Lord of War, Viktor Bout n’est pas un marchand d’arme mu par de simples profits économiques. Il est également lié depuis longtemps à l’Etat russe et ses intérêts.

Né en 1967 dans l’ex-république soviétique du Tadjikistan, il intègre rapidement l’Armée Rouge comme interprète, mettant à profit ses talents de polyglotte. Profitant des stocks d’armes abandonnés lors de l’effondrement de l’URSS, il embrassera sa tristement célèbre carrière de trafiquant d’armes, mais développera de forts liens avec le GRU (services de renseignements russes). Au point d’être considéré par certains comme un de ses agents.

Journaliste spécialiste du marchandage d’armes et des stratégies d’influences russes, Romain Mielcarek affirme ainsi sur son compte Twitter que « Bout ne fait jamais affaire avec des groupes qui pourraient menacer la Russie ou les intérêts russes ». Il rappelle également que lors de son arrestation en 2008, « Sergei Lavrov, déjà ministre des Affaires étrangères, vole à sa rescousse en dénonçant un procès politique ».

Suite à l’échange avec Brittney Griner, plusieurs observateurs partagent leur peur de voir Viktor Bout reprendre ses activités de marchand d’armes. Certains craignent même qu’il ne mette à profit son expertise et son réseau au service de l’offensive russe en Ukraine. De son côté, la Maison-Blanche a assuré garder un œil sur l’ancien « seigneur de la guerre ».