Paris, ville lumière

L’utilisation : une consommation énergivore

Lumineux et énergivores, les panneaux publicitaires numériques polluent l’environnement. Lucile dresse le bilan.

Entre 2016 et 2017, 16% de panneaux publicitaires numériques supplémentaires dans nos villes. C’est le constat chiffré par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie. Cette prolifération n’est pas sans conséquence sur l’environnement car le fonctionnement de ces panneaux est aussi bien énergivore que dangereux pour la biodiversité.  

Voici un écran numérique de 2 m2 ! Vous les voyez partout dans les rues, métros et gares. Mais saviez-vous qu’il consomme 6000 kwh/an, soit l’équivalent de la consommation électrique de 2 foyers français, hors chauffage et eau chaude ! Cette consommation, calculée par l’institut Négawatt, comprend l’écran, les ordinateurs nécessaires à son fonctionnement, les systèmes de consommation, les serveurs, les ventilateurs nécessaires à son fonctionnement mais aussi les capteurs d’audience mesurant le temps passé devant ces panneaux. Ces panneaux publicitaires consommeraient jusqu’à 15 fois plus que les affiches rétro-éclairées selon le collectif RAPEt plus la taille de l’écran augmente, plus sa consommation énergétique est élevée. 

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En 2019, RTE, le transporteur d’électricité, filiale d’EDF, qualifie les écrans publicitaires de sources de consommations « superflues » et « non prioritaires » d’électricité. Une utilisation inutile qui participe au redémarrage des centrales à charbon lors des pics de consommation. L’ADEME, l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie estime que le fonctionnement et la fabrication émettent 230 kgCO2 par an, soit un vol aller-retour Paris-Bastia

Mais le problème ne s’arrête pas là… Selon un rapport du bureau d’études DarkSkyLab, les panneaux publicitaires numériques aggraveraient l’excès de lumière artificielle à Paris, un excès qui a un nom : la pollution lumineuse ;  une pollution Nocive pour l’homme. La lumière bleue diffusée par ces écrans bouleverse nos rythmes biologiques causant même insomnies et migraines, selon l’ANSES, l’agence nationale de santé. Et cette pollution lumineuse touche aussi la biodiversité : désorientation des oiseaux, perturbation du cycle de vie des plantes et des animaux… C’est même la deuxième cause de mortalité chez les insectes selon une étude publiée dans la revue scientifique Biological Conservation

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Face à ces constats alarmants, l’ONG Greenpeace a lancé une pétition en novembre, interpellant le Conseil de Paris avec 14 autres associations environnementales. Objectif : que l’interdiction des panneaux publicitaires numériques perdure dans la capitale. De son côté, JCDecaux, potentiel prestataire de la ville de Paris, promet des écrans numériques plus respectueux de l’environnement grâce à l’utilisation de LED, la modulation de l’intensité lumineuse, ou le choix de matériaux recyclables comme l’acier, l’aluminium ou le verre…

Militants écologistes et publicitaires, tous devront patienter jusqu’à la prochaine révision du règlement local de publicité parisien pour statuer sur la potentielle installation de ces écrans numériques à Paris.

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