Aux Jéco, Cohn-Bendit fait le show

Daniel Cohn-Bendit aux Jéco de Lyon

« Faites Erasmus pas la guerre et l’Europe ira mieux! ». Dans la salle de la Bourse du Travail, Daniel Cohn-Bendit amuse la galerie… pour mieux la convaincre?. Trois heures durant, le Grand témoin des Jéco dissèque l’histoire européenne avec un scalpel humoristique. De la Communauté européenne de défense, en passant par le Traité de Rome jusqu’au dernier budget italien, l’homme politique scanne méticuleusement les grands événements de l’Union européenne avec provocation.

Et lorsque l’un des invités questionne l’efficacité de l’UE, Dany voit rouge: « Il faut arrêter de penser que l’Union européenne est un échec et il faut arrêter de croire que l’on peut changer l’Europe en un jour ». Pour convaincre la foule des bienfaits du projet, il met en avant tout le chemin parcouru. Toujours avec humour: « Je suis né en 1945. Si j’avais dit à mes parents cette année là que 50 ans plus tard, il n’y aurait plus de frontières entre la France et l’Allemagne, ils auraient eu deux problèmes: j’aurais parlé beaucoup trop tôt pour mon âge et ils m’auraient pris pour un fou ».

Dany fait son show: la scène lui appartient. Un seul message suffit cependant à interrompre le flot continu de remarques grinçantes, provocatrices et hilarantes. Sylvie Goulard, sous-gouverneur de la Banque de France et modératrice de la conférence, se charge de le lire: « On s’en fout de l’Holocauste, on veut une seule chose: que nos salaires augmentent. » Il n’en faut pas plus pour réveiller le fauve Cohn-Bendit. « C’est exactement ce genre de raisonnement qui a conduit à la montée des totalitarismes. Si vous pensez vraiment cela, alors vous êtes un idiot », lâche-t-il vindicatif. Encore une fois, le public l’applaudit. L’européiste a triomphé.