À la radio FPP, « nous sommes très engagés dans les luttes sociales »

Guy Dardel dans le studio de la radio (crédits : Joséphine Bottiglione / IPJ)

Située au cœur du 19e arrondissement, Fréquence Paris Plurielle (FPP) produit des émissions enregistrées en plusieurs langues. Directeur des programmes de cette radio associative depuis 30 ans, Guy Dardel se définit comme proche des luttes et des alternatives politiques et sociales.

Cette année, Radio FPP fête ses 30 ans. Qu’est-ce qui a changé depuis sa création ? 

On a commencé notre expérience à une époque où le rap était assez porteur d’un point de vue social. On avait une grille presque entièrement dédiée à ce genre musical. Des groupes parisiens et de banlieue venaient sur nos plateaux pour parler de rap, faire des freestyle. Quelques personnes de l’époque sont restées, comme Riposte, un collectif de Stalingrad par exemple. Mais on a beaucoup moins d’émissions de ce genre. Le rap contestataire des années 1990 est devenu commercial et s’est institutionnalisé. En termes de contenu, je trouve même qu’il s’est appauvri.

Comment définiriez-vous aujourd’hui la ligne éditoriale de votre radio ? 

Nous sommes très engagés dans les luttes sociales et écologiques. Nous parlons essentiellement de politique, d’immigration et nous racontons la vie des communautés. Nous sommes six au conseil d’administration mais 200 bénévoles produisent le contenu. Les émissions sont autonomes mais répondent à un cahier des charges bien précis. Nous sommes assez regardants sur les projets, pour être sûr qu’ils sont en adéquation avec notre ligne éditoriale. Celui qui veut faire un programme de musique en reprenant le Top 50 n’est pas le bienvenu ici. Celui qui vient sponsoriser la politique économique du gouvernement non plus. 

Quels genres d’émissions proposez-vous à vos auditeurs ? 

On a une émission quotidienne, « L’Agenda », qui présente les initiatives politiques, sociales, et culturelles en Ile-de-France. On a aussi des émissions diffusées en plusieurs langues. Elles racontent la vie des communautés. Les personnes en charge de les produire viennent parler de leur culture. Il y a une mission sociale derrière cela : c’est important pour nous que les gens ne restent pas dans leur ghetto. En général, ces émissions s’organisent le week-end car c’est plus simple pour les bénévoles qui habitent en banlieue.

Quels sont vos projets à venir ?

Nous sommes actuellement en pleine refonte de notre grille de programmes. On cherche à mettre en discussion la critique du réel et les alternatives environnementales. Par exemple, on raconte le quotidien des communautés indiennes en Amérique latine, qui ont décidé de s’autonomiser hors des circuits économiques nationaux. Et l’idée, c’est de raconter ces expériences de vie et de les faire vivre à nos auditeurs.

Propos recueillis par Joséphine Bottiglione

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