
« Un média local et enthousiaste qui déniche les pépites du 19e », voilà comment Raphaële Bortolin décrit son blog, Les Pépites du 19e, lancé il y a cinq ans. Un travail bénévole qui permet de mieux connaître l’arrondissement et soutenir les commerces locaux.
Faire découvrir le 19e arrondissement, c’est l’objectif que s’est donné Raphaële Bortolin, 43 ans, en 2019, quand elle lance son blog MyLittleBig19. Aujourd’hui devenu Les Pépites du 19e, son site et son compte Instagram ne cessent de croitre, avec près de 8 000 abonnés sur les réseaux sociaux. Sa passion : « partager spontanément quand je découvre un commerce », explique-t-elle.
Son blog a pris de l’importance pendant le confinement. « J’étais inquiète car les commerces fermaient. Mon idée, c’était de faire connaitre leurs initiatives ». De l’article de recommandations à l’agenda des sorties de la semaine, le site de Raphaële Bortolin et ses réseaux couvrent de nombreux sujets. Sur le site, des rubriques « pratique », « curieux », « créatifs » et « gourmand », pour un média qu’elle décrit comme « local et enthousiaste ».
Raphaële Bortolin est arrivée dans le 19e un peu par hasard : « On a eu une opportunité d’acheter, je ne connaissais pas du tout le quartier », raconte-t-elle. Après avoir habité plus de 10 ans dans le 15e arrondissement, elle a été séduite par l’ambiance de cet arrondissement. « C’est un quartier ou règne la mixité. Les gens se parlent facilement ici. Culturellement parlant, c’est un quartier très riche ». Pour redorer l’image du quartier, elle lance son blog. « Le 19e souffre d’une image pas terrible : on parle toujours de la colline du crack, des tirs de mortier, alors que c’est un arrondissement qui bouge. Il y a beaucoup d’associations, de nouveaux projets », insiste-t-elle, enjouée.
Cette vision neuve du quartier répond aussi à son envie permanente de partager. Comme Raphaële Bortolin travaille dans la communication en freelance, elle adapte son emploi du temps. Pour développer son média, elle n’a pas suivi de formation spécifique : « J’ai appris sur le tas. J’ai juste fait une petite formation pour les réseaux sociaux ». La jeune maman de deux enfants a commencé à écrire en ligne pour la crèche de son fils. Elle a ensuite lancé son propre site pour partager les bons plans dans son quartier, faire des rencontres et s’ouvrir de nouvelles perspectives de carrière. « Le blog, au départ, c’était un peu un prétexte pour nourrir ma réflexion sur une éventuelle reconversion, s’amuse-t-elle. Et ça m’a permis d’aller voir plein de gens différents. Maintenant je sais que je ne veux pas être fleuriste, mais discuter avec les fleuristes pour promouvoir leur travail ».
Sa volonté de consommer mieux se retrouve aussi dans ses articles. Elle veut donner une meilleure image du 19e et « montrer qu’on a tout à portée de main ». Son but, mettre en avant les commerçants locaux, si précieux pour la vie du quartier, tout en promouvant « une consommation raisonnée ». Sa meilleure rencontre ? La gérante d’une boutique qui réalise des objets personnalisés. Ensemble, les deux femmes préparent chaque année à Pâques et à Halloween des chasses aux œufs et aux bonbons. « On a créé des jeux de piste avec les commerçants du quartier, c’est une activité rigolote pour les enfants et un moyen pour les parents de découvrir les boutiques ».
Perfectionniste, Raphaële Bortolin passe un temps précieux à rencontrer les commerçants, les artisans du quartier, puis à écrire et éditer ses articles. Elle souhaiterait consacrer plus de temps à son média. Mais comme elle ne se fait pas rémunérer – pour l’instant – pour ses productions, impossible d’en vivre. « Au début, je me disais ‘’je fais ça pour aider les commerçants’’. Mais il y a des limites au côté bénévole. Si mes articles augmentent leur visibilité, et donc leurs revenus, pourquoi ne pourrais-je pas me faire payer ? »
Le problème avec la monétisation, c’est qu’elle craint qu’on ne croie plus en sa sincérité. « Alors que je ne partage que ce que j’aime vraiment », affirme-t-elle. Son objectif serait de créer un guide du 19e arrondissement, en version livre électronique ou papier. De quoi gagner un peu sa vie avec sa passion.
Mélanie Ravier
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