
Nouveaux fonds débloqués pour l’Ukraine, missions de sécurisation des centrales nucléaires ukrainiennes organisées par l’AIEA… Lors de la conférence pour l’Ukraine, plusieurs annonces ont été faites pour rétablir le système énergétique du pays envahi.
Lors de la conférence pour l’Ukraine, mardi à Paris, les 47 chefs d’Etat et politiques présents se sont accordés sur une aide de près d’un milliard d’euros pour l’Ukraine. 415 millions seront alloués au secteur de l’énergie, d’après la cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna. Une décision saluée par Olena Zelenska, en déplacement à Paris jusqu’au 14 décembre. Un peu plus tôt dans la matinée, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que l’Ukraine « a besoin de plusieurs catégories d’équipements, des transformateurs, des équipements pour la restauration des réseaux à haute tension, des turbines à gaz…”.
La Commission EU va ainsi financer l’achat de 30 millions d’ampoules LED au profit de l’Ukraine, afin d’aider le pays en guerre à diminuer sa consommation d’énergie, a annoncé sa présidente, Ursula von der Leyen. Les ampoules LED « sont 88 % plus efficaces que les ampoules d’ancienne génération (…). Elles pourraient permettre d’économiser jusqu’à 1 gigawatt d’électricité, ce qui revient à la production annuelle d’une centrale nucléaire », a-t-elle souligné lors de la conférence.
La France soutiendra cette initiative à hauteur de 5 millions d’euros, a fait savoir le ministère des affaires étrangères français. Ces 5 millions font partie des 76,5 millions d’euros supplémentaires qu’Emmanuel Macron avait auparavant annoncés pour aider l’Ukraine à passer l’hiver début 2023.
Sécuriser les cinq centrales nucléaires
Deuxième annonce faite lors de la conférence, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) va déployer des missions pour « sécuriser » les centrales nucléaires d’Ukraine, y compris celle de Zaporijia, occupée par l’armée russe, a annoncé mardi le premier ministre ukrainien, Denys Chmyhal. Le pays compte cinq centrales : Zaporijia, Rivne, Khmelnytsky, Pivdennoukraïnsk et Tchernobyl, accidentée en 1986, que les Russes ont brièvement occupée au début de l’offensive en février. La mission de l’AIEA “va grandement accroître la sécurité technique et technologique” de ces sites, a déclaré M. Chmyhal.
D’après l’historien militaire Cédric Mas, les livraisons européennes d’équipements électriques seront composées de “transformateurs, fils à haute tension et de matériel d’urgence comme des groupes électrogènes”, qui permettent notamment de transformer le carburant en électricité. Ces équipements vont aussi nécessiter du personnel qualifié, capable “d’agir vite, sur du matériel très endommagé voire détruit, et sous la pression de nouveaux assauts russes”.
Juliette Pommier